François Gorin

Les Essentiels de François Gorin pour Stereographics


LES ESSENTIELS DE FRANÇOIS GORIN

1. [Carry On, Jeeves by P.G. Wodehouse] Pelham Grenville Wodehouse (1881-1975), auteur anglais exilé aux Etats-Unis en 1947, a créé, avec le jeune rentier oisif Bertram Wooster et son valet personnel Jeeves, le duo comique le plus génial de toute la littérature mondiale. Schéma typique : Wooster se met dans des embarras (sentimentaux, familiaux), dont le sauve la perspicacité de Jeeves, au bout de moult péripéties. PGW nous a laissé 99 livres et je les ai tous lus. 

2. [Playtime, Jacques Tati] Le plus beau film du monde. Jacques Tati l’a achevé en 1967, ruiné. Il a bien failli y laisser sa peau. En 2002, une version restaurée de Playtime a été projetée dans le grand auditorium Louis-Lumière au festival de Cannes. J’en suis sorti en larmes, alors que M. Hulot avait juste raccompagné une amie américaine à l’aéroport. 

3. [Five Leaves Left, Nick Drake] Le plus beau disque du monde. J’ai découvert l’existence de Nick Drake deux ans après sa mort (le 25 novembre 1974, d’une surdose d’antidépresseurs), grâce à un article assez sibyllin de Philippe Garnier dans Rock & Folk. Quelques mois après, son premier album est entré chez moi. Un éblouissement qui ne m’a jamais quitté. 

4. [Bob Dylan – Writings and Drawings] La bible de mes 17 ans. Tous les textes des chansons de Dylan (plus les notes de pochettes), jusqu’en 1971. C’est l’édition anglaise de 1973. Je la trimballais un peu partout. C’était pour voir les mots qu’il chantait, pas pour les lire comme des poèmes qu’ils n’étaient pas, et pas non plus pour les comprendre. J’aimais bien ses dessins aussi, d’un Picasso enfantin. 

5. [photo] Une simple image du bonheur passager. 

6. [Scott – The Collection 1967-1970] Dans ce coffret tardif, les cinq trésors que j’avais mis des années à réunir sous leur forme originale (vinyle 33T) dans une vie précédente. Révélée par fragments au début des années 80, la musique de Scott Walker n’a cessé de me hanter jusqu’à devenir l’objet d’une fièvre complétiste. Même à travers un livre chroniquant cette obsession, je n’en ai pas fait le tour. 

7. [figurine pelotari] Un fétiche de hasard. Figurant le vague regret de n’avoir jamais pratiqué la pelote basque, éternel sujet de fascination (le fronton, les tenues blanches, les gestes comme chorégraphiés). Les séances de jokari solitaires sur la plage ou la digue du Val André n’en auront été qu’un bien pâle ersatz. Reste heureusement le tennis.

François Gorin
Mars 2025


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Laurent Billia

Les Essentiels de Laurent Billia pour Stereographics


LES ESSENTIELS DE LAURENT BILLIA

Choisir ses « essentiels », ça fait peur. Des essentiels, il y en a tant. La seule voie possible : l’île déserte. Le bateau coule, l’orage déferle, il faut tout laisser derrière soi, sauter dans le dernier canot de sauvetage et dans le seul petit sac à notre portée, emporter ce sans quoi on ne pourra pas tout reconstruire. Et puisque des îles désertes, il n’en existe plus, il faudra en inventer une.

Le Rivage des Syrtes, le roman relu une fois par an. Une histoire de 73 ans, qui ne vieillit pas, qui, chaque année, renaît. Un socle pour tout rêve d’écriture. Comme les fondations sur lesquels on pourra construire n’importe quels murs de papier. Le Rivage des Syrtes, c’est le romanesque au sens le plus pur, un hymne aux pulsions de la jeunesse, le baume sur la blessure des rêves envolés mais qui permet d’en retrouver toute l’énergie. C’est la bûche que je remets dans la cheminée quand le feu est sur le point de s’éteindre.

Mémoires d’Hadrien, l’autre livre relu encore et encore. Une langue enchantée, qui me pousse souvent à lire quelques pages au hasard, uniquement pour la beauté du mouvement de la phrase, de l’accord des mots les uns avec les autres. Cette autobiographie rêvée de l’empereur humaniste est un guide de vie. Et s’il ne fallait trouver qu’une raison de placer les mémoires d’Hadrien dans le sac avant de sauter dans le canot, cette phrase : « Ne jamais perdre de vue le graphique d’une vie humaine, qui ne se compose pas, quoi qu’on dise, d’une horizontale et de deux perpendiculaires, mais bien plutôt de trois lignes sinueuses, étirées à l’infini, sans cesse rapprochées et divergeant sans cesse : ce qu’un homme a cru être, ce qu’il a voulu être, et ce qu’il fut. »

René Char, l’astre majeur. Comme le soleil, on ne peut pas le regarder en face mais il est indispensable pour vivre. Je ne comprends pas toujours très bien cette poésie complexe mais sa musique, son rythme, la densité de ses thèmes qui ramènent à l’essentiel de notre place sur terre sont pour moi comme une bible. Pas de peur de la page blanche avec Char : il suffit de relire quelques-uns de ses poèmes, au hasard, et la mécanique se remet en mouvement. J’ai choisi le livre-mémoire de sa fille, « L’atelier du poète », composé de sélection de ses textes et d’éléments biographiques, car il a joué un rôle très particulier pour moi : c’est sa lecture qui m’a donné le courage de proposer mes premiers textes à des revues.

Eugène Guillevic, l’ami proche, la forme poétique rêvée : courte mais profonde, fulgurante mais apaisée. C’est la poésie dont je me sens le plus proche, une poésie universelle, portée par ses racines bretonnes. Les poèmes de Guillevic sont liés à la Terre ; ils sont solides comme la roche ; ils sentent l’océan ; ils vibrent au vent. Dans le sac, je place son recueil le plus irradiant, qui rassemble les ensembles « Du domaine » et « Euclidiennes », les plus beaux, les plus forts.

J’aurais pu choisir n’importe quel film de Stanley Kubrick, mais Shining est celui qui m’obsède le plus. Une œuvre unique, un faux film de genre, qui se joue des codes du cinéma d’horreur. J’ai toujours la sensation que ce film cache quelque chose que personne n’a encore découvert. Shining reste un mystère total dans sa forme, ses non-dits, les fantasmes qu’il a générés chez tous ses exégètes depuis sa sortie. J’ai une relation étrange avec ce film qui m’est devenu tellement familier que j’en oublie le sujet atroce pour en faire un lieu de retrouvailles joyeuses, de repos, de recharge des batteries, de remise en branle de l’appétit de cinéma. Du coup, j’évite le rayon des haches chez Leroy-Merlin. On ne sait jamais.

J’aurai aussi pu choisir n’importe quel film d’Alain Resnais mais j’ai une tendresse particulière pour Je t’aime, je t’aime. C’est l’histoire tragique, mais traitée avec une mélancolie souriante, d’un homme qui revit infiniment la même minute de son passé en participant à une expérience ratée de voyage dans le temps. Je me sens chez moi , emporté par l’étrange mélange entre science et poésie, dans cette traversée d’une Belgique fantomatique, devant la beauté mystérieuse, lointaine, d’Olga Georges-Picot. Et puis surtout, surtout, c’est un film essentiel à cause de Claude Rich, son humour pince sans rire, sa classe un peu british, son côté déjanté, lunaire, sa modernité. Je suis fan absolu.

J’ai eu pour première idée de ne proposer que des disques pour mes « essentiels », mes incontournables de musique rock, progressive, pop, peu importe la catégorie pourvu qu’ils soient innovants. Des albums essentiels, il y en a un paquet qui forment une guirlande sur ma playlist, des années 60 à nos jours, mais j’avoue un attachement ému pour la période bénie qui va de 1967 à 1982.  Je reste scotché sur ces 15 années folles, 15 années d’albums indispensables, comme autant de big bang dans ma galaxie musicale : des Beatles à Kate Bush, en passant par Bowie, Yes, Genesis, King Crimson, Police… Puisqu’il n’en faut qu’un, ce sera Wish you were here. Mon Pink Floyd préféré, celui que je réécoute en permanence, qui remet les choses en place quand le quotidien est un peu mal rangé. Il est comme l’Aleph de la nouvelle de Borges vers lequel tous les disques, tous les musiciens, tous les titres convergent.

Le concerto pour la main gauche est une œuvre qui me hante. Son ouverture qui sort des tréfonds de la Terre, cette lutte entre l’orchestre et le piano, ce mouvement qui oscille entre tumulte et clarté, et qui mène aux notes cristallines et déchirantes de la fin. J’ai souvent visité la maison de Ravel à Montfort-l’Amaury et la même émotion me saisit toujours en entrant dans la pièce minuscule où trône le piano sur lequel ce petit bonhomme, à la vie si calme, si neutre, tout entière dévouée à la musique, une vie presque sans événement, a inventé des œuvres aussi grandioses, aussi magiques, que le Boléro, le concerto en sol ou le concerto pour la main gauche, des monuments qui embrassent les sentiments et les pulsions humaines les plus gigantesques. Lorsque j’écoute le concerto pour la main gauche, je suis comme un lapin figé dans les phares de la voiture qui s’avance vers lui à pleine vitesse.

Toutes ces œuvres sont des lieux indispensables, des « maisons » qui permettent de remettre un pied devant l’autre. « Maison » est donc un mot essentiel. Cette maison-cendrier est, je crois, mon plus ancien souvenir d’enfance. Il appartenait à mes grands-parents maternels. Quand ils plaçaient leurs cigarettes allumées à l’intérieur, ils tournaient le cendrier de manière à ce que je ne vois plus que la façade de la maison. J’étais alors émerveillé par la fumée qui sortait de la cheminée. Il m’arrive encore maintenant de placer un peu d’encens dans ce cendrier et de regarder la maison qui s’anime.

Indispensable bien sûr, un carnet et un crayon. J’aurai dû normalement placer là mon ordinateur portable, mais sur une île déserte, mieux vaut un carnet et un crayon. Le mot « Hobbit » est inscrit sur la page de gauche. Il fallait bien que Tolkien soit quelque part. Chacun sa madeleine.

Certains êtres humains vivent deux vies. Celle qu’ils vivaient avant d’avoir un chat, celle qui commence quand ils accueillent le chat chez eux. Et dès ce moment, la notion de « chez soi » disparaît. Depuis que j’ai deux chattes, je n’habite plus chez moi. J’habite chez mes chattes. La boite de thon est sans aucun doute, dans mon quotidien, l’objet le plus essentiel, celui autour duquel se structure le déroulé de la journée, la source de toutes les angoisses quand il n’est plus disponible sur le site de vente en ligne de nourriture pour animaux.

Il reste une essentielle sur la photo. C’est la plus petite mais la plus importante car elle fait tout tenir ensemble. Pour ceux qui, comme moi, ne savent jamais où ils ont posé leurs lunettes, elle attend sur la couverture du Rivage des Syrtes, en bas à gauche.

Laurent Billia
Mars 2025


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Nesles (Live Report)

NESLES / Photographie © Renaud de Foville

NESLES
Médiathèque Violette-Leduc, Paris
13 Décembre 2024

Il règne une douce pénombre dans la salle : une lampe tempête brille faiblement sur le côté, une roue de vélo ornée d’une guirlande, comme rescapée d’une fête foraine déglinguée, illumine une scène en clair obscur. Nesles est venu ce soir présenter en avant-première les chansons de son nouvel album à venir dans un showcase intimiste et semi-acoustique.

Je suis un spectateur privilégié ayant eu la chance de pouvoir écouter ce nouvel album dans sa version studio. Il m’a laissé sur le carreau, comme lorsque j’ai découvert son album « Permafrost », il y a 7 ans déjà. Ce merveilleux electronica-folk aux paroles ciselées où chaque mot trouve sa place, comme une révérence à une langue française dont on a trop vite oublié la subtile richesse et le pouvoir évocateur. La prestance d’un dandy lettré qui entretient la flamme toujours brulante d’un manifesto punk.

Ce soir, Nesles, seul en scène, déroule un set organique, analogique, sans temps d’arrêt, parfois entrecoupé de pauses sonores en guise de décor (« 1976 »). Une suite d’instants maximisés, musicalement millimétrés, où se côtoient l’intimité d’une guitare en équilibre sonique (« Quelque chose brille »), les éclairs timbrés d’un thérémine qui électrisent « Agfa Chromes », l’incroyable pulsation rythmique de « Beckett» ou encore le tournis vertigineux du fantastique « Carquois » au final envoûtant.

À chaque fois que je vois Nesles sur scène, je ressens ces coups de poing qui mélangent avec tant de brillance la mise en scène romanesque et l’essai philosophique.
Ce soir encore, j’ai des bleus à l’âme.


Pascal Blua
14 Décembre 2024

Photographie : Renaud de Foville

Set list :
Quelque chose brille
Antilopes
Canon-fleur
1976
Agfa Chromes
Blanche
Carquois
Anatomie (Rien à Foutre)
Beckett

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Laurent Jézéquel

Les Essentiels de Laurent Jézéquel pour Stereographics (Photographie © Marie Berthelot)


LES ESSENTIELS DE LAURENT JÉZÉQUEL

Mon rock
est désordre
foutoir
à l’état sauvage
je ne le
range
ni ne le
classe
disques
concerts
images
instants
une jam
à coups
de larsens
de frissons
d’interstices
fugitifs
que je ne rattraperai
jamais
mais que j’ai capturé
à jamais
des fulgurances de Johnny Thunders au Gibus
aux costard pourris de Lee Brilleaux
la guitare mitraillette de Wilko
la grand messe des Stones the devils
l’Iguane collant aux amplis de l’Olympia
ou stoogeant l’Hammersmith Odeon
avec un Suicide à crans d’arrêts
Alan Vega voyou cosmique halluciné
Lords of the New Church en héros païens
Chris Bailey saoulman absolu
Siouxsie maîtresse prêtresse
Stranglers méchamment excitants
Ramones one two three for ever
La fiesta des Fleshtones
Psychic tv en trans génération
Kraftwerk en réacteurs
Little Bob toute ma vie
mais en oubliant bien d’autres
dans les pubs de Londres
les clubs et disquaires de Big Apple
et tous les record shops
aux bacs mythiques
Vinyl Solution, Bleecker Bob’s, Le Rideau de Fer,
et le 1er, à Caen, Sweet Harmony
Stiff Little Fingers à leurs débuts furieux
Crazy Cavan rockabillant les teddy boys and girls
Sonic Youth avec Hüsker Dü à l’Elysée montmartre ou dans un club 42e rue
le hardcorien Henry Rollins dans un théâtre du 13e
John Cale au casino de Cabourg et dans un loft du Village
Les Jam, les Jam, bordel, au Stadium à l’Exocet à l’Hippodrome de Pantin
The Clash à Mogador futuristes
Toots frénétique machine reggae
Linton Kwesi guerrier
le dub des cassettes pirates de Ladbroke Grove
le flipper du Dingwall’s
le bar du Melkweg
l’entrée au Cbgb
The Fall souvent et violent à Berlin ou Paris
les Bérus en missions commando
The Cramps garbageant l’Eldorado
Jonathan Richman en chorale rockeuse
Philip Glass opérant classieux à Bruxelles
Chris Isaak pailleté croonant à San Francisco
Nico solaire au soleil de Florence
je parle là d’émotions
comme Willy Deville et sa rose classieuse
Lou Reed aux Vieilles Charrues pour un adieu
Patti sur le tard et sur l’os
les mots et l‘éclectricité de Dominique A
l’épilepsie Woodentops au Ba Ta Can
Là où les Pixies nous explosaient brutalement
La basse sensuelle lourde des Violent Femmes à Cincinnati
Motörhead à la Brixton Academy, maelstrom golgoth viking
Déjà Voodoo garage minimaliste épileptique au new Moon
JD Mac Pherson explosant le Bowery Ballroom
la veille d’un Kevin Morby le new yorkant
Metz wall of metal noise
Johnny Mafia haricots pogoteurs
et la transe des fest noz
la magie de Denez
ce sang celte qui coule
dans mon sang
et se mélange à l’électricité
dans les rues
les bars, les clubs
de Londres, New York, Paris…

Laurent Jézéquel (aka Jez)
Décembre 2024


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Mes Essentiels pour Stereographics par Laurent Jézéquel
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Jérôme Didelot (Orwell)

Les Essentiels de Jérôme Didelot pour Stereographics (Photographie de Thierry Bellia)

 

LES ESSENTIELS DE JÉRÔME DIDELOT (ORWELL)

Le piano droit Rippen
Un peu gonflé, me direz-vous, ce type qui n’a jamais pris une seule leçon de piano et qui choisit justement ce noble instrument en guise d’introduction. Mais ce meuble en bois de marque hollandaise, de qualité très moyenne, est indissociable de mon parcours de musicien. Il trônait dans la salle à manger familiale, ma grande sœur Isabelle a passé des heures dessus à travailler les œuvres de Mozart et Schumann, et lorsque ses nerfs ne lui permettaient plus d’aller plus loin, je prenais le relais sur le tabouret – moi, le petit dernier qu’on avait inscrit au club de foot plutôt qu’au conservatoire – et j’appuyais lentement sur les touches, un peu au hasard, jusqu’à ce que j’entende quelque chose qui me plaise. Ce même piano Rippen est désormais dans mon local de musique, on peut même l’entendre sur certains disques d’Orwell, et finalement ma façon de composer n’a pas beaucoup changé.  

Les chaussures à crampons
Vous l’avez compris, le foot occupait plus de place que la musique dans mes jeunes années. Pourtant, je sentais que ce qui me passionnait vraiment, c’étaient les envolées orchestrales des chansons d’Alan Parsons Project que j’écoutais dans mon walkman, en tout cas plus que les reprises de volée de Michel Platini. J’ai arrêté le foot à 15 ans, un peu par snobisme, c’était un “truc de beauf”. J’ai commencé la musique et les soirées arrosées. Et puis ce sport aussi magique que détestable, par certains de ses aspects, m’a rattrapé. Quarante ans plus tard, j’en suis encore à préparer mes chaussures à crampons pour le match du dimanche matin. Et je ne suis pas rancunier. En 2018, un ballon pris de plein fouet sur le pavillon de l’oreille gauche m’a fait perdre beaucoup en acuité auditive tout en me condamnant à un acouphène irréversible pas très plaisant. Au regard de cette anecdote, le titre de la chanson d’Orwell, Rien ne pourra me rendre sage, prend tout son sens. 

Simple Minds New Gold Dream (et le livre Themes for Great Cities de Graeme Thomson)
Je devais avoir environ 13 ans quand j’ai découvert Simple Minds grâce à Bernard Lenoir, je ne me rappelle pas si c’était sur France Inter (Feedback) au dans l’émission Rockline qui faisait partie de la programmation des Enfants du rock (Antenne 2). Séduit par ce que j’avais entendu, j’avais pris pour habitude d’aller écouter leurs disques dans les bornes de la Fnac de Metz où il fallait apporter le vinyle au vendeur, dont je sentais que je commençais à le gonfler car je n’avais pas souvent l’argent pour acheter ledit vinyle. En vacances dans le sud avec mes parents, je parviens à les persuader de m’acheter l’album New Gold Dream après une opération séduction dans un magasin. Problème : pas de platine dans la location. Alors je me trimballe le vinyle partout, persuade un restaurateur de passer le disque en fond pendant le repas et savoure les quelques notes que je perçois entre les bruits de fourchette. Finalement, le disque craquait déjà comme une antiquité à notre retour. Mais j’ai toujours cet exemplaire et il ne se passe pas un été sans que j’écoute cet album unique à mon sens. Bien plus tard, en lisant le fantastique livre Themes For Great Cities (Constable) de Graeme Thomson, j’ai réalisé à quel point les premières années de ce groupe ont été marquantes. De là a germé l’idée d’enregistrer le mini album de reprises Simple Minded

Sturgeon, le plus qu’auteur (ouvrage collectif)
Je dois aux genres de la science-fiction et du fantastique de m’avoir donné le goût de la lecture. Parmi les bouquins qu’on s’échangeait régulièrement avec mon pote de collège François Botella (Lovecraft, Dick, King…), ceux de Theodore Sturgeon résonnèrent particulièrement en moi. Les premières pages de Cristal qui songe, décrivant le sordide quotidien d’un enfant martyrisé et qui mange des fourmis sans qu’on sache pourquoi, m’ont littéralement happé. En 2018, j’ai eu la chance de coordonner une luxueuse publication sur cet auteur américain, épaulé par Florence Dolisi et Benoît Domis, Sturgeon, le plus qu’auteur (ActuSF).

Deux 45 tours : Michel Delpech Le chasseur et The Korgis Everybody’s Got To Learn Sometime 
Les images marquantes de mon enfance sont souvent sorties du poste de télévision. L’écran placé au centre du salon a contribué à forger ma conviction que les musiciens vivaient dans un monde à part, qu’ils soient grimés dans les émissions de Maritie et Gilbert Carpentier ou présentés dans les situations les plus étranges dans les premiers clips. Michel Delpech, le bienveillant, incrusté dans un décor bucolique pour chanter ses remords de chasseur ou James Warren, chanteur des Korgis les pieds dans l’eau au milieu d’un hangar, sont pour moi comme des polaroïds imaginaires incrustés dans des albums photos virtuels. Et la vie réserve parfois des surprises. Car ces deux chanteurs ont fini par s’inviter dans ma réalité. Le premier en 2000, lorsqu’après avoir découvert Orwell, il m’a invité à chanter un titre avec lui à la Cigale et qu’il a proposé au groupe de faire sa première partie à l’Olympia. Quel souvenir pour nous et Frédérique, notre manageuse d’alors, de le voir apparaître dans la loge, en chaussettes, pour nous souhaiter bonne chance ! Le second, c’est moi qui l’ai sollicité vers 2004, quand j’ai découvert qu’il était toujours actif avec le groupe Stackridge. J’ai depuis eu l’occasion de collaborer plusieurs fois avec James Warren, et je peux affirmer qu’il est un authentique gentleman doublé d’un songwriter aussi subtil que sous-estimé et doté de l’une des plus douces voix du Royaume-Uni. 

Jonathan Coe Bienvenue au club
Suite de la série “Toi aussi, rencontre tes idoles”. C’est ma compagne, Élise, qui m’a initié aux livres de Jonathan Coe. Et je suis vite devenu un grand amateur de ses histoires à tiroirs et de son regard souvent drôle et parfois cynique sur une Grande-Bretagne qui ne fait pas toujours montre de grandeur. C’est pourquoi ce message chaleureux arrivé dans ma boîte mail un jour de l’année 2007 – si mes souvenirs sont bons – me remplit de fierté. L’auteur avait découvert un titre d’Orwell dans l’excellente émission de radio The Curve Ball de Chris Evans. Notre première rencontre a eu lieu à un concert de Stackridge, premier groupe de James Warren, dont Jonathan Coe est un grand fan… Bienvenue au club ! 

David Bowie, Rainbowman de Jérôme Soligny
Personne en France (En Europe ? Dans l’univers ?) ne connaît mieux la carrière de David Bowie que Jérôme Soligny. Ce journaliste et musicien talentueux – c’est lui qui, entre autres, a composé Duel au soleil pour Daho – a écrit plusieurs ouvrages sur l’artiste britannique. Mais Rainbowman est un “must have”. Je ne suis pas religieux, mais je considère ce livre comme une bible qui offre des clés pour mieux comprendre la production protéiforme de David Bowie, sans lui enlever son mystère. Quelle riche idée d’être allé rencontrer la plupart de ses collaborateurs au fil du temps ! Et il est plutôt rassurant de constater, à travers ces témoignages, que cet artiste si novateur, ce défricheur, s’est beaucoup amusé en créant, laissant beaucoup de liberté à ses partenaires de sessions. Et surtout, qu’il a intensément réfléchi et travaillé pour se renouveler. 

Jérôme Didelot
Novembre 2024


Plus d’informations à propos de Jérôme Didelot
facebook.com/orwellfrenchband
orwell.bandcamp.com
hotpumarecords.com/en/artists/orwell 
orwellmusic.com

Mes Essentiels pour Stereographics par Jérôme Didelot
© Jérôme Didelot / Tous droits réservés / Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur

Loud and Quiet

Daudi Matsiko / The King of Misery

Parfois, un disque envahit votre quotidien comme par effraction. Rien ne vous y avait préparés et vous ne pouvez pas vous empêcher d’y revenir.

The King of Misery m’hypnotise depuis quelques jours. C’est le premier véritable album (après deux Eps) de Daudi Matsiko, songwriter britannique d’origine ougandaise. Un album incroyablement fragile et spirituel. Désarmant. D’une clarté fulgurante, d’une honnêteté saisissante, un album qui mord au cœur.

10 chansons feutrées, chuchotées, caressées… Un chant comme une confession, porté par les cordes à peine effleurées d’une guitare, un harmonium discret, le souffle enfumé d’un saxophone, une chorale d’ami(e)s ou encore le bruissement d’une texture synthétique.
Chaque note, chaque syllabe, brille par sa présence ou par son absence ; un incroyable et délicat dialogue entre la musique et l’âme de son auteur, dont on ne sait plus bien au fil des écoutes qui accompagne l’autre.

Je ne peux m’empêcher de penser à John Coltrane, à cet équilibre entre douceur, douleur et puissance, folk, soul et jazz. The King of Misery, comme un murmure salvateur dans le bruit de fond du monde.


Pascal Blua
16 Mars 2024

Plus d’informations sur Daudi Matsiko
linktr.ee/daudimatsiko
soundcloud.com/hellodaudi

The King of Misery est paru le 19 janvier 2024 sur le label Really Good

Merci à Emmanuel Delaplanche (et son indispensable émission radio, Trémolo Le Laboratoire) pour la découverte de ce disque.

Jaune Will Tear Us apart

The Apartments "apart" / Photographie © Michel Valente

 

Il est des jours où rien n’arrive mais il arrive. Les musiques, il faut les laisser venir à soi et ne pas les brusquer, elles savent qui nous sommes. Un soir, la musique de Peter Milton Walsh est arrivée à moi. C’était en 2012, à Clermont-Ferrand, une nuit de décembre. Immédiatement, une connexion s’est faite, comme si j’avais toujours connu ces chansons. Un lien particulier s’est alors crée avec tous ses disques, d’abord Drift – ce bleu nuit – , puis No Song, No Spell, No Madrigal – ce gris neige – , puis les autres, jusqu’à In and Out The Light sur lequel j’écrivais en 2020 ces mots « Que chacun choisisse alors sa lumière, la mienne, celle que je vois, celle que je verrai toujours, c’est ce jaune lumineux – le même que le vinyle de In And Out The Light, le même que cette veste qu’elle portait si bien – et cette lumière me laissera toujours croire que le ciel pourrait s’éclaircir un jour car à quoi servent les disques s’ils ne ramènent pas à la vie ? ».

Il est des jours où rien n’arrive mais il arrive. Des personnes sont arrivées dans ma vie, des personnes que j’ai rencontrées aux concerts de The Apartments. Elles aussi s’étaient senties liées à ce « beau chanteur » qui semble ne chanter, pour nous, rien que pour nous, des histoires qui leur appartiennent. Ce ressenti, c’est quelque chose de fort que je ne m’explique pas et qu’il ne faut pas chercher à expliquer.

Il est des jours où rien n’arrive mais il arrive. Grâce à Christophe Basterra, et parce que j’aime me plonger dans les pochettes de disques, j’ai rencontré Pascal Blua, l’homme qui avait réalisé la pochette – magnifique – de No Song, No Spell, No Madrigal mais pas que. D’autres pochettes de disques, des affiches, des sérigraphies, ces œuvres, elles portent sa patte, son regard, sa justesse. Pascal Blua, c’est l’homme qui sait mettre la mélancolie en images.

Il est des jours où rien n’arrive mais il arrive. apart était le disque, disons-le, « oublié » de la discographie de The Apartments, et comme l’a écrit Matthieu Grunfeld c’est « celui qu’il était devenu presque impossible de réécouter en faisant abstraction de la suite ». Mais apart est arrivé, dans la boite aux lettres, en décembre – décidément ! – et quand j’ai ouvert le carton, je me suis trouvé happé par cette pochette jaune. Je ressens alors des choses qui n’ont rien à voir avec la musique. Ce jaune, je peux le sentir, il est vivant. Je ne l’avais jamais vu mais lui, je le sens, me connait. Qu’est-ce qui se passe ? Ce sont des souvenirs – les siens, les miens ? – qui passent par cette couleur. Les chansons continuent de défiler mais je ne les entends pas, je fixe ce jaune à m’en pulvériser les yeux. Je le sens s’engouffrer dans les failles dans mon esprit, dans mes souvenirs. J’ai envie de répondre à celui qui a écrit que l’amour fou existe en noir, que moi, je le vois jaune.

Nous savons toutes et tous qu’il y a des disques qui justifient le monde, qui aident à vivre par leur seule présence.
J’ai envie de dire qu’il y a des couleurs aussi.

Jaune Will Tear Us apart.


Michel Valente
Janvier 2024



The Apartments – apart (remastered vinyl edition 2024)
include liner notes wrote by Peter Milton Walsh
talitres.com

Pour en savoir plus sur Michel Valente
section-26.fr/michelvalente

Love’s A Lonely Place To Be

Virginia Astley "The Singing Places"

Comme la bande son parfaite d’un automne en devenir, Virginia Astley vient de publier, avec toute la discrétion qui la caractérise, une longue et fantastique pièce instrumentale de plus de 26 minutes.

Un voyage onirique dans la douce et rêveuse musicalité de l’immensité de son talent, sur lequel le temps ne semble avoir aucune emprise. Un voyage comme une suite au delà des ans, des enregistrements visionnaires de l’album “From Gardens Where We Feel Secure” (1983), bande son intemporelle d’un été sans fin.

Rarement pièce instrumentale n’aura portée un titre aussi juste : “The Singing Places“, cinq actes d’une promenade poétique dans l’âme musicale de lieux que Virginia Astley nous laisse le soin d’imaginer et de rêver.

Absolument magique.


Pascal Blua
14 octobre 2023

Plus d’informations sur Virginia Astley
virginiaastley.com


Eternels remerciements à Martin Stephenson pour m’avoir fait découvrir la musique de Virginia Astley (a long, long time ago) et à Harvey Williams pour ses repérages (toujours) avisés.

Fred Signac

Fred Signac

LES ESSENTIELS DE FRED SIGNAC

Quelle question importante que de retenir ce qui nous est indispensable et, de fait, nous définit. Je soulignerai quatre priorités qui déterminent ma personnalité, mon approche du monde et mon rapport à moi-même.
L’enfance, l’amitié, la création comme souffle d’expression et la curiosité artistique.

J’ai passé mes années d’enfance placé chez une nourrice. J’y ai vécu dix ans avec Noël et René, fils de ma nourrice, qui devinrent non seulement mes frères mais aussi mes premiers initiateurs.

Écoute et découverte de l’émotion vécue à travers la musique. Dès mes six ans, j’entendais les chansons de Léo Ferré dans la maison. Étrangement pour cet âge, « Amour Anarchie » me bouleversa profondément et son écoute assidue fut un premier déclencheur.
Je me trouvai dans un territoire m’étant, en quelque sorte, destiné et que je comprenais. Une incursion qui allait donner un premier sens à ma jeune vie, la place de la musique et la découverte du sublime.
Deuxième objet rapporté de l’enfance, ce cœur emprisonné dans un chariot, bouts de fer fabriqués par Noël. En fait, une sorte de casse-tête. Le but étant de séparer les deux objets, mais comment ? Jeu solitaire de patience et de logique, très utile pour un garçonnet plutôt sauvage.

L’amitié est une main dont les cinq doigts suffisent largement à définir le nombre d’amis. Le tableau présent est une œuvre de Jean Gonzalez, ami de longue date et passeur de culture. En exergue « Oubliés de Dieu, de la prière, de la richesse terrestre, broyés par le travail la vie la solitude et paumés dans un désert de souffrance ».

L’Ami le plus important, le frère d’âme et de cœur, que je connais depuis quarante-cinq ans, se nomme Joël Rodde.
Joël est un auteur puissant et les pattes de mouche posées sur les feuillets exposés devinrent les premières chansons que j’ai composées.
La guitare, une bonne vieille Takamine électro-acoustique, fut celle avec laquelle l’aventure commença.
Je découvris que je pouvais interpréter les mots de Joël (il écrit la plupart des textes) sur des mélodies de mon cru. Et que ça nous plaisait, et que c’était une nouvelle porte qui s’ouvrait. Alors première incarnation sous le pseudo Dimanche Désuet. Un Ep vinyle six titres ,« La couleur de l’or » sortit en 1996.Une chanson « Ses absences » fut diffusée par Lenoir grâce à J.D Beauvallet.
En 2000, je chantais sous le nom Fred Signac et sept albums furent publiés depuis (avec l’aide précieuse de Christophe Jouanno, Jeanne Morisseau et Eric Signor), dont le dernier en date, « Signac » date de 2018, en attendant la prochaine récolte. Je prends la création des chansons , en premier lieu, comme une nécessité, la libre expression de soi en recherche de beau, d’émoi et aucun problème si je reste dans la minorité.

Pour finir bien sûr, les nourritures de l’esprit, essentielles, vitales, phares, oasis dans le désert de la vie.
La littérature et la musique.

Comme dans toute quête, il nous faut tomber sur les passeurs de flamme. Une petite sélection de livres s’est imposée avec Bukowski, Dostoïevski, Brautigan, Jean Meckert (découvert par un autre ami cher, Jean-François Jacq) et Albert Cossery. Écrivains dont les livres donnent cette impression qu’ils ont été écrits pour soi-même, qui nous attendaient pour nous donner une révélation et dont les mots palpitent comme la vie fait palpiter le cœur.

La musique procède de la même manière.Il est des grands frères, Ferré, Gainsbourg, Bashung, Manset, Dylan, Nick Cave, Lou Reed, etc…qui sont , eux aussi, des passeurs de flamme.Il y a quelque chose de l’ordre du sacré dans tout ça.
Ce pouvoir d’émotion, de grâce, de panache, d’inspiration, de transmission, miroir de nos propres vies, donne la réponse à la question que l’on se pose éternellement : « Quel est le sens de ma vie ? »

Les Essentiels, c’est donc en fait, me permettre de trier et garder « la substantifique moelle » qui m’aide à me connaître mieux, me satisfaire du nécessaire tout en sublimant les jours qui passent.

Fred Signac
Mai 2022

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Xavier Hup

My essentials for Stereographics © Xavier Hup

LES ESSENTIELS DE XAVIER HUP

Le X : première lettre de mon prénom, je l’utilise également pour mon sobriquet lorsque j’officie derrière les platines vinyles (forcément) pour ambiancer les soirées. Etant un piètre danseur, je préfère faire danser les gens à l’instar du cuisinier qui prend du plaisir à concocter des plats pour les autres. Et si le cuisinier à son tablier, en tant que dj je prends soin de bien choisir mon tee-shirt (ici celui des Petsh’ sic) ou ma chemise, à fleurs de préférence. Je prends autant plaisir à être derrière les platines que derrière les fourneaux, et la gastronomie italienne (affiche des bons produits italiens) me fait le même effet que l’intro d’un morceau qui vient vous retourner le dance-floor : une délectation !
Cette lettre est également celle du groupe de super-héros le plus célèbre de l’univers Marvel, les X-Men dont Serval est mon personnage préféré. Et je dis bien Serval et non Wolverine, car gamin c’est bien sous cette appellation qu’il apparaissait dans les comics que j’achetais le dimanche à la sortie de la messe (éducation catholique de campagne oblige). Si on poursuit dans le 9ème art, on retrouve une dédicace réalisée par Julien Loïs, graphiste attitré du label Chinese Man Records.

Un ballon de basket, tout simplement pour représenter le sport que je pratique.

Le poste de radio : sans aucun doute c’est par ce média que tout a commencé. Il m’a permis de me forger une culture. Encore maintenant, j’aime à découvrir les radios locales pendant les vacances. Tout à commencer avec RTL et ces animateurs (Francis Zégut, Max Meynier,…) puis France Inter et Bernard Lenoir. Qui dit Lenoir, dit Les Inrockuptibles et sa période bénie de mensuel dans lesquels beaucoup ce sont forgés leurs références cinématographiques, musicales et littéraires citées autant par les artistes interviewés que par ces journalistes. 

Je ne vais pas rentrer dans le détail, mais certains artistes représentés ici (plus ou moins cachés) sont vraiment les fondements de mes goûts musicaux et pour certains d’entre eux correspondent aussi à une histoire d’amitié qui ne s’est jamais arrêtée. Pêle-mêle on retrouve outre les Pet Shop BoysNew OrderDominique A (dont le disque est posé sur la platine de droite), PJ HarveyThe Smiths, la BO de Twin Peaks (et donc David Lynch) ou dj Shadow.

En parlant d’amitié, il y a celle plus récente avec la bande du Mange Disque (allez jeter un oeil dans la rubrique “rencontres” de ce site) dont l’un d’entre eux, professeur en art graphique, réalise avec ces élèves des gigs posters (ici celui de Jean-Louis Murat). Les relations humaines n’est-ce pas là l’essentiel d’une vie ?

Pour finir on aperçoit Rachid Taha qui nous observe, et qui manque au paysage musical. Et comme le dit mon ultime essentiel, ma chérie qui partage mon quotidien et responsable de la mise en scène de la photo : “Rachid Taha ça s’écoute fort ou ça ne s’écoute pas !”

Xavier Hup
Avril 2022

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