LES ESSENTIELS D’OROUNI
Ma guitare classique est à l’origine de mon activité musicale : si ma mère ne me l’avait pas confiée, je n’aurais peut-être jamais composé de chansons. Aujourd’hui, je n’ai pas toujours besoin d’elle pour imaginer des mélodies, mais c’est vers elle que je reviens lorsqu’il s’agit de chercher des précisions mélodiques et harmoniques. Et comme l’instrument est peint (par ma famille et moi), il illustre bien l’interaction qui existe dans mon esprit entre musique et arts visuels.
Pour continuer à explorer le lien entre histoire personnelle et parcours musical, mon synthé (que mes parents m’ont offert lorsqu’ils se sont aperçus que j’étais diplômé du baccalauréat) me suit depuis assez longtemps. On peut l’entendre sur tous mes albums, pour l’instant. Si certains l’apprécient, d’autres méprisent un peu ce modèle, qui n’est pas du tout à la mode. Mais je m’en fiche. Il permet d’enregistrer assez rapidement des démos plutôt poussées, il est donc un excellent complément de mes guitares.
Le deuxième clavier essentiel pour moi est celui de mon ordinateur. En quelques années, de nombreuses actions qui auparavant consistaient à aller dans une salle de cinéma, louer un studio d’enregistrement, écouter de la musique sur une chaîne ou sortir papier à lettre et stylo à plume ont pu être remplacées par une seule : être devant un ordinateur (souvent avec un casque) pour regarder un film, enregistrer de la musique, en écouter et taper des emails. Je vais toujours au cinéma et en studio, mais aujourd’hui, une partie importante de mon activité liée à la musique s’effectue de manière informatique. L’avantage est qu’on gagne en autonomie, mais l’inconvénient est que les situations sont peu variées.
(J’en profite pour indiquer que la touche espace de ce clavier est cassée, et j’ai justement regardé des tutoriels pour la réparer (vive l’autonomie) mais je n’y suis pas parvenu, donc si quelqu’un dispose de cette compétence, qu’il/elle me contacte.)
Quand j’en ai assez de faire de la musique sur mon ordinateur, je sors en prenant mon appareil photo. Je n’ai aucune technique, je pratique en amateur et publie des sélections sur mon compte Flickr. J’aime beaucoup ça, et parfois, je me demande si je ne voyage pas uniquement pour prendre des photos. C’est le sujet de la chanson Kalimbalism. Je ne peux pas m’empêcher de m’approprier une partie de ce que je vois et que j’aime, afin que cela fasse aussi partie de moi et que je puisse éventuellement en faire quelque chose plus tard. Le vinyle de Grand Tour comporte d’ailleurs un livret de douze photos A4, et pendant les mois qui ont précédé la sortie de cet album, j’ai alimenté un blog de correspondances photographiques grâce à des images rapportées de mes voyages. Pour la petite histoire, après m’être fait voler un appareil photo en Afrique du Sud, lorsque j’ai voulu immédiatement en racheter un sur place, il ne restait en magasin que ce modèle rose métallisé (coloris que je n’aurais pas spontanément privilégié). L’agression qui m’a poussé à acquérir cet engin a inspiré les paroles de Firearms.
La compilation African Pearls – Congo 70 – Rumba Rock représente mon amour insatiable de la musique africaine, en particulier du pays sus-cité, Afrique du Sud, Éthiopie, Ghana, Guinée, Mali, Nigéria et Sénégal. Je l’apprécie d’abord en tant qu’auditeur, et ensuite, à l’instar de la photo, j’essaie de m’en inspirer dans ma propre production, de différentes façons.
Enfin, j’ai sélectionné Le Rouge et le Noir de Stendhal (mais cela aurait pu être Anna Karénine de Tolstoï ou Une maison de poupée d’Ibsen) car l’embêtant, quand on compose des chansons, c’est qu’il faut écrire des paroles. Lire permet donc de se frotter à tout cela, dans un premier temps par pur plaisir en tant que simple lecteur (et il faut bien occuper tous ces voyages en train), puis afin de déterminer si on peut en prendre de la graine. J’ai choisi Stendhal ici pour le syndrome auquel il a donné son nom (j’avais d’ailleurs appelé mon blog de récits de voyages ainsi) : certaines personnes commencent à défaillir lorsqu’elles sont exposées à une surcharge de beauté.
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Orouni
Janvier 2016
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My Favorite Things (A Découvrir Absolument)