Jarvis Platini

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LES ESSENTIELS DE JARVIS PLATIINI

“L’ essentiel, c’est le reste moins l’intime…
C’est une mémoire précaire, changeante, limitée, pleine de brouillons déjà morts et de projets en sursis…
Un contenu invisible aux autres, l’essentiel c’est l’opacité lumineuse d’une chanson non encore écrite, les mots dissimulés et  calamiteux d’un roman sur l’évidence…
Mon essentiel, c’est tout ce qui cherche à sortir de moi, tout ce qui en sort, tout ce que je parviens à en maîtriser, tout ce que j’abandonne après l’avoir chéri …
Mon essentiel n’est pas l’amour des miens – qui est mon essence intouchable – l’essentiel c’est juste ce qui me brûle, ce qui me mord, ce que je tue après l’avoir désiré, créé, poli, puis oublié, tout ce qui me pousse à profiter de la valeur fluctuante de l’existence, sans jamais aucune obligation de résultat”.


Jarvis Platini
Mai 2016

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Christophe Corneau

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LES ESSENTIELS DE CHRISTOPHE CORNEAU

De l’enfance, il y a le souvenir de chansons entendues à la maison, Aznavour, Bécaud, Brel, Dassin puis les années collège au cours desquelles je commence à m’intéresser à ce qui passe à la radio mais le réel déclic a lieu en camp d’ados en 1978 en Corse où je sympathise avec un petit parisien qui est venu avec des cassettes de groupes dont j’ignore l’existence. Parmi ces groupes, il y a The Clash. Je rentrais chez moi avec le premier album sous le bras, acheté avec mon argent de poche chez un disquaire à Ajaccio.
Je ne cesserai alors de décortiquer l’actualité musicale à la recherche de nouvelles trouvailles dans la presse de l’époque Rock’n’Folk, Best puis un peu plus tard Les Inrockuptibles dont j’attendais la sortie avec impatience et auxquels je dois une partie de ma discothèque.

Cette passion qui m’anime encore et toujours aujourd’hui m’a permis de faire de belles rencontres et de construire des liens d’amitié durables avec certaines d’entre elles. Rien d’étonnant donc si cette sélection tourne beaucoup autour de la musique.

 1/ Sparklehorse : Vivadixiesubmarinetransmissionplot
J’ai acheté ce disque sur le conseil avisé d’un ami et l’en remercie encore aujourd’hui.
Je me souviens parfaitement de la première écoute. Dès les premières notes de “Homecoming Queen”, j’ai été envoûté par l’univers intime et mélancolique si particulier de Mark Linkous compositeur / bricoleur, multi-instrumentiste de talent, qui livre sur ce premier album pas moins de 16 titres, qui alternent entre ballades magnifiques et morceaux plus rock.
Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître ! Le reste de son œuvre est tout aussi recommandable et m’accompagne régulièrement. J’ai eu la chance de le voir sur scène à Paris en 1996, à l’époque où il était en fauteuil roulant. Un souvenir inoubliable. RIP Mister Linkous.

2/ Charles Mingus
Reconnu comme l’un des plus grands jazzmen du XX siècle, c’est avec ce “Live in Europe” acheté au début des 90’s que j’ai découvert cet immense contrebassiste et compositeur. J’ai depuis amassé une petite trentaine de vinyles et CD.
Je recommande la lecture de son autobiographie ”Moins qu’un chien”, qui permet de mieux connaître et comprendre ce personnage passionnant, écorché vif et engagé.

3/ Le jardin potager
C’est un peu par hasard, s’il y a plusieurs années au sein d’une association de mon village, je me suis retrouvé à cultiver une parcelle de 300m2. Vrai lieu d’échanges intergénérationnels (on apprend souvent des anciens) et de partages.
Le compost, la rotation des cultures, le calendrier lunaire et l’utilisation de la Grelinette n’ont plus de secret pour moi. C’est surtout un vrai plaisir de cuisiner, manger et partager ce que l’on a planté et cultivé de façon raisonnée et bio.
TOUS AU JARDIN POTAGER !!!!

4/ Adidas, modèle Samba
Je suis assez difficile pour me chausser et quand je trouve un modèle qui me plaît, j’y suis fidèle.
Pour les baskets c’est La Samba !

5/ Serge Clerc
J’ai découvert les dessins de Serge Clerc dans Rock’n’folk à la toute fin des 70’s.
Il a beaucoup dessiné autour de la musique dans diverses publications, dont Métal hurlant et le NME. Plusieurs jolies pochettes de disques sont également à noter (Cramps, Comateens, Bijou, Joe Jackson, Fleshtones etc.) que je possède pour la plupart. Cette intégrale dédiée au Rock rassemble l’ensemble de ces travaux. Cet immense dessinateur a également publié nombre de bandes dessinées dont les aventures de Phil Perfect que je conseille.

6/ iPod Classic
Je dois bien l’avouer, nous sommes Apple addict à la maison. Mon iPod Classic ne me quitte jamais. Je l’écoute partout, dans les transports et au bureau. Véritable petite merveille qui me permet de me balader avec une partie de ma discothèque dans la poche.

7/ Objets Vintage
L’oncle de mon épouse, qui est malheureusement parti, était un brocanteur érudit. Il m’a donné le goût des objets anciens, et a éclairé et nourri ma curiosité. J’ai une affection particulière pour ces objets chinés sur les vide-greniers, pour certains avec lui. Ils sont là, posés sur une étagère et me rappellent de beaux souvenirs.
– Un vaisseau spatial de 1973 d’origine tchécoslovaque encore en état de marche avec sa boîte.
– Un briquet de bureau paquebot du milieu des 70’s.
– Ce drôle d’Esquimau en céramique et fil de fer des 60’s, production des potiers d’Accolay.

8/ Jacques Tati : Mon oncle
J’aime tout Tati, depuis ses courts-métrages jusqu’à Parade. L’humour, la poésie, mais aussi la modernité dépeinte et moquée dans mon oncle, en font un chef d’œuvre que je ne me lasse jamais de revoir.

9/ XTC : Skylarking
J’ai acheté pratiquement tout ce que XTC a enregistré, parfois en double avec les rééditions en CD qui contiennent des titres bonus. Pierre angulaire sans l’ombre d’un doute de la discographie du groupe de Swindon, Andy Partridge et Colin Moulding sont sur “Skylarking” au sommet de leur art. Il convient d’y ajouter la merveilleuse face B du single “Grass” tiré de l’album, Dear God.
Voilà bien un groupe que je regrette de ne pas avoir vu sur scène, si ce n’est à la télé dans l’émission Chorus en 1979.

10/ The Clash : London Calling
Comme évoqué plus haut, c’est ce groupe qui m’a donné l’envie de m’intéresser à la musique.
Il y a d’abord cette pochette culte qui fait référence à Elvis Presley où l’on voit Paul Simonon fracasser sa basse avec à l’intérieur ces textes appris par cœur, à force de les lire et relire et les photos du groupe en tournée que j’examinais avec envie et intérêt. Mais c’est surtout musicalement que ce troisième disque est important. Le groupe ouvre sa musique à des univers aussi variés que le reggae, le ska, la pop ou le rockabilly ; le résultat est une réussite totale, d’un bout à l’autre de ce double album.
L’urgence, l’énergie de ces chansons n’ont pas pris une ride. REVOLUTION ROCK !

11/ The Pale Fountains : Pacific Street
Michael Head, compositeur de génie signe avec ce premier album un classique Pop. Comment ne pas tomber sous le charme de ces compositions aux mélodies imparables, arrangées de façon majestueuse et de cette trompette qui virevolte tout du long.
Je dois également aux Pale Fountains de m’avoir fait découvrir Love, lors de leur concert à l’Eldorado en 1985 où ils jouèrent “A House Is Not a Motel” ce soir-là. Je suis depuis, avec toujours autant d’intérêt, les différents projets du bonhomme, Shack, Mick Head & the Strands ou Mick Head & the Red Elastic Band.
Voulant partager à tout prix ce petit bijou, je l’ai offert à plusieurs amis pour leur anniversaire à l’époque.

12/  Pillows and Prayers : Cherry Red (1982-1983)
Véritable petite mine d’or que cette compilation éditée par Cherry Red Records au début des années 80, grâce à laquelle j’ai fait plein de belles découvertes musicales. Five or six, The Monochrome Set, Felt, Eyeless in Gaza, Joe Crow et la galaxie EBTG (Marine Girls – Ben Watt – Tracey Thorn). J’ai dû en faire des allers et retours chez New rose et/ou aux puces de Saint-Ouen pour dénicher leurs disques.

13/ Mes enfants
Selfie au pied de la Giralda à Séville qui trône sur mon bureau.

La composition graphique est de Corentin COR.


Christophe Corneau
Mai 2016

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Y. Monerie

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LES ESSENTIELS DE Y. MONERIE

1. La musique avant tout : une des pochettes qui me font les plus regretter le vinyl et les années 70-80. Purement esthétique.
2. Narcisse et Goldmund : hésiter entre la rigueur et l’appel de la création. Toujours.
3. … et l’appel du dehors. Aussi souvent que possible.
4. Dans la poche, en permanence : un médiator, un Ganesh – le trublion – pour la vigilance.
5. Le travail du bois, comme un contact charnel et l’idée d’un métier qui aurait pu être manuel.
6. Le surf et la beauté sauvage des vagues. Les landes, au moins une fois par an. Le bruit sourd d’un glissando en apesanteur.
7. Drift, The Apartments : l’album que j’ai probablement le plus écouté avec The Fugitive Kind des Swans Way, Baby, The Stars Shine Bright des Everything But the Girl et Pacific Street des Pale Fountains. L’album du retour et de la solitude. Mon album préféré de The Apartments reste All You Wanted – un trajet Montpellier/Genève pour l’acheter en Vinyl (une autre époque !) – mais Drift m’a suivi si longtemps…
8. Le chapeau de mon grand père : une idée de la famille et une pensée pour mon épouse.
9. Les amis, les apéros entre amis et l’essuie-main à l’espagnole qui va avec.
10. Une matrice de police en plomb pour une longue tradition familiale autour de l’imprimerie, la typographie, le journalisme.
11. Mon outil de travail quotidien.
12. Une belle chimère : mi-faire-part de bonne année (l’annonce d’un renouveau), mi-renouveau (l’annonce de quelques bonnes années). Et surtout de belles rencontres.
13. (hors cadre) Photo de mon mariage.


Y. Monerie
Avril 2016

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Jeff O’Toole

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LES ESSENTIELS DE JEFF O’TOOLE

1. Mephisto Shoes. These French 1960s walking shoes are so comfortable, I think I’m addicted to them too. Well I don’t wear trainers any more so I reckon I’m OK to have a few pairs of these. They last for years and I’ve had three pairs repaired back at the factory.

2. Gig prints. Another addiction, I have so many of these rolled up awaiting framing. I must get around to it. I wasn’t actually at this gig which is a bit of a cheat but it was drawn by a friend of a friend so I think that makes it OK.

3. Beer. Beer in cans, they look great, so bright and vibrant. Screaming, “drink me”.

4. Jazzy socks. These are my favourites and are from Tuk Tuk. Really good value too.

5. Gig tickets. Wherever possible I like to have a physical gig ticket. Bespoke gig tickets like these for Sounds From the Other City in Salford are very rare indeed and should be treasured. By treasured I mean stuffed in a shoe box with all of the others.

6. Claremont 56 record middle. I’m blessed to be able to play records in public. I wouldn’t say I’m a DJ as such as I just play records, one after another. This is lovely, a laser cut record middle. It did come in a little bag too but I lost that.

7. Records. Oh I love a record, I can’t stop buying them. I do really love the simplicity of the cover of this one. I love The Cult too.

8. Manchester Modernist Society Badges. I’m a big fan of Modernist architecture and The Society help open my mind. The beautiful badges help keep me a member.

9. Man bag. This Filson has been my trustee companion for years, they’re quite expensive but definitely worth the money.

10. Elephants. Not sure why but I really love elephants, there’s wooden ones all over the house. This one was from when I was sent to Chennai with work.

11. Jeans. Got to be Edwin and got to be raw denim. This pair are a fantastic rainbow selvedge pair that Liam from Deadstock General Store is keeping in service with his fantastic repairs.

12. Books. I’ve always got my nose in one, I’ll read anything. This one is the most recent I’ve read, Slade House by David Mitchell.

13. Kylie. My long suffering wife, Noelle, has to buy me a Kylie calendar every year. She has been relegated to the downstairs loo from the kitchen recently though (Kylie, not Noelle!). I think the world will probably end the day I don’t get a Kyle calendar for Christmas.

14. Magazines. I still love music magazines. I love reading about bands/albums I haven’t heard, imagining what they sound like. I buy a lot of music on the strength of reviews. I like the anticipation especially when music is now so instantly accessible.


Jeff O’Toole
April 2016

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Loïc Berenguier

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LES ESSENTIELS DE LOÏC BERENGUIER

Amateur de musique sans jamais en avoir pratiqué, ma vie tourne et a beaucoup tourné autour d’elle. Entre albums incontournables et concerts mythiques, impossible de mettre mes essentiels musicaux tant ils sont nombreux.

First of All : au centre, la Famille.

Des Vinyles et des CD : une fois encore pas vraiment d’essentiels tant ma consommation est gargantuesque, une folle envie de découverte mais aussi une fidélité à certains sons : la basse des Cure, les guitares de l’indie pop made in UK des Smiths à Blur, les synthés de Depeche Mode ou de New Order, les voix féminines de Bjork à PJ Harvey en passant par The Sundays, les amis de 49 Swimming Pools ou Autour de Lucie, les mix de DJ Shadow, la brutalité d’un Trent Reznor, les univers de Joy Division ou des Cocteau Twins.

Des places de concerts et des Pass festival : Ma culture musicale c’est beaucoup construite dans les concerts, des découvertes, des confirmations mais aussi quelques déceptions, avec une tendresse particulière aux Black Session de Bernard Lenoir ou au Festival des Inrocks qui m’ont beaucoup « ouvert  les oreilles ».

Un éco cup ASSE, car c’est l’ustensile le plus important en festival et que je suis stéphanois et donc lié pour toujours à mon club de foot de cœur l’ASSE.

Quelques Vedett, ma « pills » préféré, car je suis arrivé il y a plus de 10 ans dans le Nord et que je m’y sens bien, j’en ai adopté les us et coutumes. Une belle région à la situation géographique idéale me concernant car à un jet de pierre de Bruxelles, Londres et Paris mais surtout qui m’a accueilli à bras ouverts.

Un Ipod car mon écoute de la musique a aussi changé… et même si j’ai toujours besoin d’un support le Vinyle ou le CD, encore une fois pour sa pochette mais aussi ses crédits, j’aime avoir du son avec moi.

Mon smartphone, car connecté en permanence, pour la famille, les amis, les infos, pour le boulot, … pour avoir l’impression de ne rien manquer.

Quelques magazines, anciens fanzines, les Inrocks (idéalement version mensuelle), Magic ! , New Comer, car je fais partie de la génération qui lisait, qui écoutait la radio et qui scrutait les notes des pochettes d’albums pour découvrir les filiations, les ramifications… La génération « single club », Rough Trade rue de Charonne, celle de l’avant internet. (J’aurais dû ajouter un NME et un Melody Maker). Magic Mushroom et les Inrockuptibles plus spécifiquement pour les rencontres, l’international indie pop, les passionnés, les moments vécus… Manu, JD, Christophe, Philippe,…

Et des livres : Photos, Street Art, Paysage car j’ai toujours pensé la culture comme un tout. Sensible à l’esthétisme qui véhicule autant d’émotion que la musique, avec un attrait particulier pour la photo noir et blanc et un intérêt pour le graphisme et les logos.

Quelques marottes : les labels 4AD, Sarah Records et Mute pour l’ensemble de leur œuvre, aussi bien sonore que graphique, j’aurai pu y ajouter Factory, Mo Wax, Heavenly records ou Warp, car je suis aussi sensible au visuel, à l’esthétisme d’une pochette qu’à la musique. Oliver Vaughan, Peter Saville ou Futura m’ont autant fait acheter d’album que les grands passeurs comme Bernard Lenoir. Que serait Endtroducing de DJ Shadow, This Mortal Coil, Doolittle des Pixies ou Mouvement de New Order, sans leurs pochettes. C’est quand même, Oliver Vaughan (V23) qui m’a le plus marqué par son univers global autour de 4AD faisant de ce label, un objet de quasi culte me concernant.

Pour terminer : Mes polos Fred Perry et des Skate Shoes, parce que chacun a son uniforme, et c’est celui dans lequel je me sens bien. Une brosse à barbe, parce que je suis barbu.


Loïc Berenguier
Avril 2016

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François Remoué

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LES ESSENTIELS DE FRANÇOIS REMOUÉ

Je ne suis pas du tout matérialiste, mais je suis attaché aux objets essentiels pour reprendre la proposition. L’objet essentiel a une essence, un parfum, un nom, une fonction et un lien subjectif avec mon environnement humain ou social, c’est le prolongement de moi-même, un capteur ou un diffuseur de vie, de désir ou de bien-être. L’essence de l’objet ce sont les sens qu’ils procurent.

L’ouïe
Les disques, objet sacré par essence. J’ai choisi, parmi des milliers de disques tous formats confondus, Pacific Street des Pale Fountains. Je l’écoute de manière quasi religieuse avec tout un cérémonial qui m’est très personnel. Ne jamais se lasser, toujours découvrir les subtilités et la variété de l’orchestration, être toujours à l’écoute, c’est un plaisir toujours renouvelé. L’ouïe et la vue pour les disques et leurs pochettes, c’est une alliance magique quand les sens se mélangent, c’est pour cela que j’aime les vinyles. Hommage aux disques et aux disquaires disparus ou toujours vivants, que j’ai fréquentés assidument (Fuzz, California Music, Tacoma, Rennes Musique, New Rose, Danceteria, Rough trade, Sister Ray…) Et comme la musique ça s’écoute, je suis très sensible à la (haute) fidélité de la restitution, la plus objective possible. Amplificateur à lampes et platine vinyle au design parfait au son chaud et ample sont de objets essentiels de sublimation de la musique. Un bel objet est un objet qui diffuse du beau.

La vue
Je suis un contemplatif, j’aime les paysages naturels, j’aime promener mes yeux à travers des voyages réels ou imaginaires. J’aime les voyages et ai une passion née de l’enfance pour la géographie des lieux et les cartes routières (la carte et le territoire).
J’aime beaucoup la ville et les villes (la forme d’une ville et ses plans) celles qui ont de la personnalité, souvent ce sont des villes portuaires : Liverpool, Glasgow, Dakar, New-York, Kobé, Valparaiso et Nantes (ce Lieu unique) ma ville natale pour laquelle j’ai un mélange d’attachement absolu et de détestation parfois… J’ai l’âme voyageuse.

J’aime aussi quand la nature et la ville sont sublimées, dans le Road Movie par exemple, par la vue et la vision grand large au cinéma, une autre grande passion : La Ballade Sauvage, Jérémiah Johnson, Mean Streets, Blow up, Cheyenn Autumn, Tabou, Dead man, Last Days sont autant de témoignages de cette passion. Quand la vue et l’ouïe (la bande son) se mêlent au cinéma, c’est le nirvana. Comme la musique, le cinéma a besoin d’un espace privilégié pour le vivre : Nostalgie des Cinémas Action ou de ce qu’il en reste, et des cinémas de ma jeunesse qui ont fermé : Olympia, Apollo, Le Racine…

L’odorat
J’aime les livres et leur odeur en particulier la poésie (ici, Cavafy- Poèmes anciens et retrouvés-), l’art de l’évocation. J’aime l’objet en « odorama », l’ode à l’odeur qu’il dégage directement ou par évocation. Le nez est quand même un organe très proche proche du cerveau.

Le toucher
J’aime les vêtements, ceux qui vous donnent une touche personnelle, une idée première de ce que vous êtes et une manière de se sentir bien. Je garde très longtemps mes vêtements surtout les chaussures et mes boots qui traversent souvent les décennies. J’aime aussi les associations de couleurs, les chaussettes colorées que l’on ne voit pas ou peu, j’aime l’idée de se sentir coloré de l’intérieur…. L’association des couleurs, c’est vraiment la touche élégante de l’homme (la cravate, objet essentiel pour un homme…).

J’aime aussi le toucher sans les vêtements…masser et être massé ; là, plus besoin d’objets, juste la conscience de soi et de l’autre mais aussi caresser un autre être vivant, un animal, un chat ou un cheval par exemple.. J’aime aussi toucher des « objets naturels » (j’aime cet oxymore !), les arbres, sentir un fruit dans sa main, la terre, du sable ou de l’eau.

Le goût
J’adore manger, les saveurs, je suis très gourmand, j’aime l’eau pure, les fruits (la banane) et les jus de fruits élaborés, toujours dans les jus de fruit, les bons vins (le bon grain de l’ivresse !), le Champagne (le bouchon), l’ivresse pétillante et joyeuse. J’aime aussi le verbe « se restaurer «, les nourritures terrestres qui alimentent les nourritures spirituelles. Qui forment et déforment les corps et les esprits…

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Catherine Deylac

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LES ESSENTIELS DE CATHERINE DEYLAC

Lorsque je travaille, j’utilise des boîtiers numériques: Canon pour filmer, Nikon pour la photo de concert, mais toujours en mode manuel… La GoPro est un outil complémentaire très maniable, discret, amphibie. En un mot, génial! Filmer avec elle rend les choses ludiques, faciles.  
Quant au Nikon F100, il reste mon préféré… J’adore le son de son déclenchement, son ergonomie. L’argentique entretient la magie de l’attente, de la surprise, de la découverte, de l’accident créatif. Je photographie mon entourage avec lui, en noir et blanc. J’aime aussi faire de la photo macro abstractive: interroger la matière, la caresser du regard, la caresser tout simplement. L’objectif macro AF 105mm1/2.8 est parfait.

L’ordinateur centralise tout: le traitement de l’image, le montage vidéo. J’écoute grâce à lui énormément de musique sur internet, au casque, pour alimenter mon blog et mon désir insatiable de nouveaux sons.

Je collectionne les disques, les films, les livres. Je peux dormir par terre, mais pas sans livres à portée de main.
Bowie est le premier artiste que j’ai admiré. Warsawa est mon titre préféré sur Low, quand Philip Glass l’a retravaillé, je suis tombée à genoux.
Dans Agua viva, C. Lispector travaille la matière de l’écriture, la sensation, à la manière d’une plasticienne. J’aime l’intensité, la passion qui animent son oeuvre. Ce titre est doublement évocateur: je vis en bord de mer.
Harold et Maude, parce que j’ai le goût des fleurs simples…
Saul Leiter pour son usage virtuose du flou, des silhouettes et des reflets, extraordinairement poétique.
Modern Architecture since 1900 a été acheté un soir à Los Angeles chez Borders, à Santa Monica, librairie fermée aujourd’hui. J’ai toujours été attirée par la conception d’espaces, et l’architecture contemporaine américaine. Par la conception dans l’espace aussi: en peinture comme en sculpture. Il me semble vital de se laisser traverser quotidiennement par la beauté, sous toutes ses formes. On peut mener une existence modeste mais vivre sans beauté me semble inconcevable.

On met un certain temps à trouver la plume parfaite, à la faire, comme on dit. Je note mes idées, griffonne mes croquis dans un carnet, mes rendez-vous dans un agenda, tout comme j’écris des histoires sur des cahiers à spirale: à l’encre noire de mon stylo fétiche.

J’ai hérité de cette montre à gousset et vraisemblablement de nombreuses aptitudes de mon grand-père. Je ne porte de montre que lorsque je travaille au contact des gens. Lorsque je suis seule, je sais parfaitement l’heure qu’il est. Parfois à la minute près. Je possède peu de bijoux, ne souhaite plus me maquiller.
Un parfum dit beaucoup d’une femme, j’apprécie qu’il soit léger. J’aime l’intemporalité, les caméléons qui se transforment cycliquement, jouent avec leur image. Tout détail m’importe: le choix des matières, des coloris, des lignes. C’est la synthèse des influences, le référentiel, et la note de fantaisie qui me portent vers tel vêtement ou tel objet.
Le travail de François Quesnel, que l’on retrouve dans la boîte ronde en céramique, me parle énormément. François m’a transmis son goût de la pièce unique, de la relation poétique à la terre. Lorsque je jardine, je me relie souvent à lui en pensées, et à mon grand-père, aussi. Mon jardin est mon deuxième bureau.

Certes, il reste des objets que je n’ai pas commentés.
Il n’y a rien à en dire, j’y tiens, et c’est tout.
Je me rends compte aussi que la plupart des objets de cette sélection m’ont été offerts.

En fait, l’Essentiel est Ailleurs.


Catherine Deylac
Avril 2016

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Antoine Chaperon

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LES ESSENTIELS D’ANTOINE CHAPERON

“Chacun cherche son chat”
par Antoine Chaperon, guitariste et musicien.


Antoine Chaperon
Avril 2016

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Mikael Charlot

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LES ESSENTIELS DE MIKAEL CHARLOT (La Rive)

Un seul disque, à défaut d’en choisir cent. Il n’a pas été difficile à trouver. Le 1er Velvet, poétique et visionnaire, sauvage et sexuel, résume à lui seul tout ce que j’aime dans l’art en général.

Deux livres. Martin Eden de Jack London, grand roman désabusé, lu une seule fois à 15 ans, m’a laissé une trace indélébile tout comme Les Chants de Maldoror (et son pendant Les Poésies), découvert bien après, long poème en prose à côté duquel toute la production actuelle me paraît mièvre et mal écrite.

Goya et Les Caprices pour la noirceur et la vérité qui s’en dégage.

Un film. Répulsion, hypnotique et dérangeant, point d’orgue de la filmographie de Polanski et de celle de Deneuve (dont je suis très fan pour Belle de jour et les Demy notamment).

Une paire de baskets (les seules chaussures que je porte) et  des pulls uniformément noirs, gris ou bleus marine (en été, des t-shirts de la même couleur).

Du thé vert (2 sachets par tasse) et du chocolat, indispensables à une journée normale.

Des haltères. Parce qu’une journée sans activité physique (ça arrive souvent) est une journée où je me sens mal.

Des cassettes audio Par nostalgie (nos premiers enregistrements sur un Tascam 4 pistes, des quantités de souvenirs enregistrés).

Mon vieil Iphone 4 qui me suit véritablement partout.

Ma Takamine électro acoustique, petite et facile à jouer, la dernière guitare qu’il me reste.

Un médiator, toujours abandonné dans des endroits improbables.

Une rouleuse à tabac, cadeau qui m’est cher, à la fois talisman et boite de pandore.

“Mais bien sûr l’essentiel reste hors cadre … la promesse des matins, le soleil qui tape, les portes dérobées, les aires d’autoroutes, les étendues (les mers à boire), les sourires futiles (les amours d’un soir), les nuits blanches, le cœur qui bat … ”


Mikael Charlot
Mars 2016

Plus d’informations sur Mikael Charlot et La Rive
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La Rive par Matthieu Dufour
larive.bandcamp.com

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Didier Duclos

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LES ESSENTIELS DE DIDIER DUCLOS (La Rive)

En dehors des êtres chers, voici quelques-uns de mes essentiels.

  • Les Doc Martens: Depuis 25 ans, je n’ai porté que deux types de chaussures : tout d’abord des rangers pendant une dizaine d’années, et par la suite, des Doc Martens. On devine bien que je n’ai aucun attrait pour l’habillage du pied.
  • Les lunettes: À l’âge de 6 ou 7 ans, non content d’être un gamin enrobé, j’allais devenir binoclard.
  • Le Pod (le haricot rouge, sur le synthé): Le simulateur d’ampli est un outil très utile lorsqu’on vit en appartement et qu’on respecte un tant soit peu la quiétude de ses voisins. Toutefois, je me souviens d’une époque où j’enregistrais des prises de guitare électrique, à partir d’un ampli repiqué avec un micro, sans me soucier le moins du monde des nuisances sonores que cela pouvait provoquer. J’en profite ici pour faire mon mea culpa !
  • Les guitares: Ce ne sont pas précisément les guitares qui figurent sur la photo mais l’instrument – l’outil – qu’elles représentent qui m’est essentiel, surtout pour composer (à la guitare acoustique), et pour faire du bruit (la guitare électrique) car je suis un piètre guitariste et je pratique très peu. Cela dit, ce n’est pas un hasard si j’ai choisi de faire figurer sur la photo ma Telecaster. Elle est le fruit d’un heureux concours de circonstances, puisqu’il y a plus de… 25 ans, je l’avais vue dans la vitrine d’un magasin de guitares d’occase, à Pigalle, et elle m’avait bien tapé dans l’œil. Cependant, je venais de m’acheter une superbe électrique chez un luthier qui avait développé des modèles avec des caisses en métal ; l’achat d’une autre guitare électrique n’était donc pas d’actualité. Quelques mois plus tard, en assistant à un concert d’un collègue de travail de Mikaël (une « grosse bête » à la guitare, comme on dit, et un bon chanteur, qui plus est) à l’Espace Ornano, je revois la Telecaster en question sur la scène, comme guitare d’appoint. Encore quelques mois plus tard, le collègue de Mikaël décide de la revendre, et là, je me suis dit qu’elle serait pour moi ! Voilà pour l’anecdote.
  • Le synthé: Suite de la panoplie du bricoleur musicien : un clavier. Rien de très original, mais essentiel afin de piloter les banques de sons pour les arrangements « orchestraux » (à défaut de pouvoir se payer un ensemble symphonique, ou même un quatuor à cordes).
  • Le micro (sur le synthé, à gauche): Fin de la séquence « matériel de musique » avec un microphone. C’est plutôt utile quand on ne sait pas écrire la musique et qu’on veut retenir les mélodies trouvées… Jusqu’à il y a 3 ans, j’enregistrais guitare acoustique et voix à l’aide d’un vieux micro Shure SM56 donné par une âme charitable à une époque où je n’avais pas encore touché un manche de guitare autrement qu’avec des doigts tremblants, tout fébrile et impressionné que j’étais, perdu devant un monde à domestiquer (je devais juste savoir faire un Mi mineur). Récemment, j’ai fait l’acquisition d’un micro un peu plus performant (celui de la photo), qui m’a permis de me sentir un peu plus à l’aise avec ma voix. Et depuis, j’ai quand même appris quelques accords supplémentaires.
  • La photo de mon bureau et des ordinateurs (à gauche, au-dessous du synthé): Travaillant à domicile, je passe le plus clair de mon temps dans ce capharnaüm organisé. Longtemps réfractaire à l’informatique (probablement l’une de ces stupides postures qu’il m’arrive parfois d’adopter), mon activité professionnelle m’a pourtant amené à devoir maîtriser cet outil il y a à peine une quinzaine d’années. Aujourd’hui, il me serait impossible de m’en passer, tant du point de vue professionnel que du point de vue de la musique. Et voilà comment on se retrouve avec, en gros, un PC majoritairement dédié au travail et un Mac pour la musique.
  • Le casque : Sûrement pas la meilleure chose pour les oreilles, surtout lorsqu’on en porte un 8 à 10 heures par jour, mais essentiel pour le travail.
  • La bouteille d’eau: C’est impératif ! Vital !
  • L’imper de Colombo: Enfin, disons, dans le style Colombo. Des années durant, j’ai porté celui de mon père. Je pense qu’il était devenu encore moins frais que l’imper de ce cher lieutenant (voire même, que Peter “Colombo” Falk lui-même). J’ai dû le remplacer.
  • L’écharpe : Complètement accro. Une bonne drogue quand on est sensible de la gorge.
  • Les CD (photo en bas, à droite): Pendant quelques années, j’ai connu une relative précarité, sans avoir réellement à en souffrir grâce à mon peu d’appétence pour la consommation. Seul gros point noir, je le reconnais: ne pas pouvoir acheter d’albums. J’empruntais des CD à la médiathèque municipale ; j’avais également des amis bienveillants qui m’en prêtaient et parfois m’en gravaient. C’était la fête ! Au sortir de cette période de disette, quand j’ai pu à nouveau me procurer des albums, une sorte de boulimie compulsive s’est emparée de moi. Devant le ridicule de la situation, j’ai fini par me calmer, mais il me reste encore une pléthore de CD dont le contenu n’a fait qu’effleurer mes tympans. L’ensemble occupe un mur entier de mon appartement. Ce n’est pas malin lorsqu’on habite dans un petit appartement! À vrai dire, j’avais surtout faim de musique, bien sûr !
  • Les vinyles: J’ai rapatrié, de chez mes parents, quelques vinyles qui me sont chers : ces BO de Morricone (et de Michel Magne, aussi…) que j’écoutais, enfant, et dont la musique et les pochettes ouvraient les horizons du petit banlieusard de rien que j’étais.
  • Le sac noir: Avant ce sac – et ses prédécesseurs, du même acabit – j’utilisais des sacs FNAC. La grande classe.
  • Les livres sur le Portugal: Ça, c’est un petit clin d’œil au Portugal, un pays que j’adore et qui me manque.
  • Le bloc-notes: J’en ai usé, des blocs notes ! Grands, petits, tout me va. Je note des tas de choses différentes dessus, et quand j’en cherche une en particulier, je mets toujours un temps fou à la retrouver.
  • Quelques ouvrages de Céline & Kafka: Là encore, rien de très original. Céline, je n’en suis toujours pas revenu. Quant à Kafka, c’est un peu grâce à lui – si, si ! – et beaucoup grâce à un ami metteur en scène, que j’ai repris un semblant de confiance quand cet ami m’accorda la sienne, de confiance, en me chargeant de la musique d’une adaptation théâtrale de « La colonie Pénitentiaire », une formidable nouvelle de Kafka. À l’époque, j’avais plus ou moins laissé tomber la musique. Mais je m’égare… D’une manière générale, la lecture tient une place importante dans mon quotidien, sous diverses formes, cependant pour être franc, pas autant qu’elle le devrait. Je cède un peu trop souvent aux sirènes du 7 ème art.


Didier Duclos
Mars 2016

Plus d’informations sur Didier Duclos et La Rive
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La Rive par Matthieu Dufour
larive.bandcamp.com

My essentials for Stereographics by Didier Duclos
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