Jérôme Didelot (Orwell)

Les Essentiels de Jérôme Didelot pour Stereographics (Photographie de Thierry Bellia)



LES ESSENTIELS DE JÉRÔME DIDELOT (ORWELL)

Le piano droit Rippen
Un peu gonflé, me direz-vous, ce type qui n’a jamais pris une seule leçon de piano et qui choisit justement ce noble instrument en guise d’introduction. Mais ce meuble en bois de marque hollandaise, de qualité très moyenne, est indissociable de mon parcours de musicien. Il trônait dans la salle à manger familiale, ma grande sœur Isabelle a passé des heures dessus à travailler les œuvres de Mozart et Schumann, et lorsque ses nerfs ne lui permettaient plus d’aller plus loin, je prenais le relais sur le tabouret – moi, le petit dernier qu’on avait inscrit au club de foot plutôt qu’au conservatoire – et j’appuyais lentement sur les touches, un peu au hasard, jusqu’à ce que j’entende quelque chose qui me plaise. Ce même piano Rippen est désormais dans mon local de musique, on peut même l’entendre sur certains disques d’Orwell, et finalement ma façon de composer n’a pas beaucoup changé.  

Les chaussures à crampons
Vous l’avez compris, le foot occupait plus de place que la musique dans mes jeunes années. Pourtant, je sentais que ce qui me passionnait vraiment, c’étaient les envolées orchestrales des chansons d’Alan Parsons Project que j’écoutais dans mon walkman, en tout cas plus que les reprises de volée de Michel Platini. J’ai arrêté le foot à 15 ans, un peu par snobisme, c’était un “truc de beauf”. J’ai commencé la musique et les soirées arrosées. Et puis ce sport aussi magique que détestable, par certains de ses aspects, m’a rattrapé. Quarante ans plus tard, j’en suis encore à préparer mes chaussures à crampons pour le match du dimanche matin. Et je ne suis pas rancunier. En 2018, un ballon pris de plein fouet sur le pavillon de l’oreille gauche m’a fait perdre beaucoup en acuité auditive tout en me condamnant à un acouphène irréversible pas très plaisant. Au regard de cette anecdote, le titre de la chanson d’Orwell, Rien ne pourra me rendre sage, prend tout son sens. 

Simple Minds New Gold Dream (et le livre Themes for Great Cities de Graeme Thomson)
Je devais avoir environ 13 ans quand j’ai découvert Simple Minds grâce à Bernard Lenoir, je ne me rappelle pas si c’était sur France Inter (Feedback) au dans l’émission Rockline qui faisait partie de la programmation des Enfants du rock (Antenne 2). Séduit par ce que j’avais entendu, j’avais pris pour habitude d’aller écouter leurs disques dans les bornes de la Fnac de Metz où il fallait apporter le vinyle au vendeur, dont je sentais que je commençais à le gonfler car je n’avais pas souvent l’argent pour acheter ledit vinyle. En vacances dans le sud avec mes parents, je parviens à les persuader de m’acheter l’album New Gold Dream après une opération séduction dans un magasin. Problème : pas de platine dans la location. Alors je me trimballe le vinyle partout, persuade un restaurateur de passer le disque en fond pendant le repas et savoure les quelques notes que je perçois entre les bruits de fourchette. Finalement, le disque craquait déjà comme une antiquité à notre retour. Mais j’ai toujours cet exemplaire et il ne se passe pas un été sans que j’écoute cet album unique à mon sens. Bien plus tard, en lisant le fantastique livre Themes For Great Cities (Constable) de Graeme Thomson, j’ai réalisé à quel point les premières années de ce groupe ont été marquantes. De là a germé l’idée d’enregistrer le mini album de reprises Simple Minded

Sturgeon, le plus qu’auteur (ouvrage collectif)
Je dois aux genres de la science-fiction et du fantastique de m’avoir donné le goût de la lecture. Parmi les bouquins qu’on s’échangeait régulièrement avec mon pote de collège François Botella (Lovecraft, Dick, King…), ceux de Theodore Sturgeon résonnèrent particulièrement en moi. Les premières pages de Cristal qui songe, décrivant le sordide quotidien d’un enfant martyrisé et qui mange des fourmis sans qu’on sache pourquoi, m’ont littéralement happé. En 2018, j’ai eu la chance de coordonner une luxueuse publication sur cet auteur américain, épaulé par Florence Dolisi et Benoît Domis, Sturgeon, le plus qu’auteur (ActuSF).

Deux 45 tours : Michel Delpech Le chasseur et The Korgis Everybody’s Got To Learn Sometime 
Les images marquantes de mon enfance sont souvent sorties du poste de télévision. L’écran placé au centre du salon a contribué à forger ma conviction que les musiciens vivaient dans un monde à part, qu’ils soient grimés dans les émissions de Maritie et Gilbert Carpentier ou présentés dans les situations les plus étranges dans les premiers clips. Michel Delpech, le bienveillant, incrusté dans un décor bucolique pour chanter ses remords de chasseur ou James Warren, chanteur des Korgis les pieds dans l’eau au milieu d’un hangar, sont pour moi comme des polaroïds imaginaires incrustés dans des albums photos virtuels. Et la vie réserve parfois des surprises. Car ces deux chanteurs ont fini par s’inviter dans ma réalité. Le premier en 2000, lorsqu’après avoir découvert Orwell, il m’a invité à chanter un titre avec lui à la Cigale et qu’il a proposé au groupe de faire sa première partie à l’Olympia. Quel souvenir pour nous et Frédérique, notre manageuse d’alors, de le voir apparaître dans la loge, en chaussettes, pour nous souhaiter bonne chance ! Le second, c’est moi qui l’ai sollicité vers 2004, quand j’ai découvert qu’il était toujours actif avec le groupe Stackridge. J’ai depuis eu l’occasion de collaborer plusieurs fois avec James Warren, et je peux affirmer qu’il est un authentique gentleman doublé d’un songwriter aussi subtil que sous-estimé et doté de l’une des plus douces voix du Royaume-Uni. 

Jonathan Coe Bienvenue au club
Suite de la série “Toi aussi, rencontre tes idoles”. C’est ma compagne, Élise, qui m’a initié aux livres de Jonathan Coe. Et je suis vite devenu un grand amateur de ses histoires à tiroirs et de son regard souvent drôle et parfois cynique sur une Grande-Bretagne qui ne fait pas toujours montre de grandeur. C’est pourquoi ce message chaleureux arrivé dans ma boîte mail un jour de l’année 2007 – si mes souvenirs sont bons – me remplit de fierté. L’auteur avait découvert un titre d’Orwell dans l’excellente émission de radio The Curve Ball de Chris Evans. Notre première rencontre a eu lieu à un concert de Stackridge, premier groupe de James Warren, dont Jonathan Coe est un grand fan… Bienvenue au club ! 

David Bowie, Rainbowman de Jérôme Soligny
Personne en France (En Europe ? Dans l’univers ?) ne connaît mieux la carrière de David Bowie que Jérôme Soligny. Ce journaliste et musicien talentueux – c’est lui qui, entre autres, a composé Duel au soleil pour Daho – a écrit plusieurs ouvrages sur l’artiste britannique. Mais Rainbowman est un “must have”. Je ne suis pas religieux, mais je considère ce livre comme une bible qui offre des clés pour mieux comprendre la production protéiforme de David Bowie, sans lui enlever son mystère. Quelle riche idée d’être allé rencontrer la plupart de ses collaborateurs au fil du temps ! Et il est plutôt rassurant de constater, à travers ces témoignages, que cet artiste si novateur, ce défricheur, s’est beaucoup amusé en créant, laissant beaucoup de liberté à ses partenaires de sessions. Et surtout, qu’il a intensément réfléchi et travaillé pour se renouveler. 

Jérôme Didelot
Novembre 2024


Plus d’informations à propos de Jérôme Didelot
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orwell.bandcamp.com
hotpumarecords.com/en/artists/orwell 
orwellmusic.com

Mes Essentiels pour Stereographics par Jérôme Didelot
© Jérôme Didelot / Tous droits réservés / Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur

Francois Huguenin


LES ESSENTIELS DE FRANÇOIS HUGUENIN

La quête passionnée de sens est la seule chose qui fasse que la vie mérite d’être vécue. Cela passe bien sûr par les relations d’amour, d’amitié, familiales, sur lesquelles je resterai pudique ici, mais aussi par toutes les expériences intellectuelles et artistiques qui ont contribué à me permettre d’être ce que je suis devenu, et donc d’être plus vivant. Je vais donc rendre hommage à des artistes, des écrivains, des penseurs qui m’ont fait vivre intensément. C’est pourquoi je n’aime pas le mot de culture, trop souvent cantonné à des savoirs et des codes, et, pour le pire, à des poses. Soyons clair, la musique, le cinéma, la littérature ne m’intéressent que parce qu’ils me touchent existentiellement, qu’ils me rejoignent au plus intime, qu’ils me font être ce que je suis. A contrario, la danse, les arts plastiques, m’émeuvent rarement au plus profond, et courir les expositions ne m’intéresse guère. De même, un cinéaste comme Welles, un musicien comme David Bowie, un écrivain comme Proust sont évidemment des géants, mais ils ne me touchent pas. Je les laisse volontiers aux autres, comme la blanquette ou les vins de Loire rouges.

Tout a commencé avec la musique classique, dans la petite enfance. J’ai aimé passionnément Mozart, puis, le baroque (et notamment Bach), et je les aime toujours. Mais à 58 ans, j’ai accepté que la musique qui me touche le plus est le romantisme ou les périodes qui l’annoncent (Beethoven) ou le poursuivent (Mahler). C’est pourquoi je voudrais placer dans mes disques de chevet les Nocturnes de Chopin, dans l’interprétation de l’immense Maria-Joao Pires, qui donne la primauté au chant. Le 20e, posthume, en do dièse mineur, est peut-être la plus belle pièce de piano que je connaisse. A l’autre spectre, dans la musique symphonique, je place au sommet la 9e symphonie de Mahler, dans la version live de Leonard Bernstein, dont la force de vie et le lyrisme n’ont pas d’équivalents, au pupitre de Berlin. Et puis, je reviens toujours aux mouvements lents des dernières sonates de Beethoven (op. 106, 110 et 111 notamment) par Wilhelm Kempff, parce que lui aussi donne la première place au chant, avec une retenue bouleversante. Et à ceux des quatuors de la fin, dont la lecture du quatuor Alban Berg me comble par sa clarté et son âpreté.

La pop est venue, grâce aux amis rencontrés sur les bancs de Sciences-Po, notamment Yves Coll. Je retiens dans la myriade des trésors des années 65-69, les Beach Boys, car Brian Wilson est pour moi le plus grand génie pop. Pet Sounds est d’ailleurs le premier album que j’ai découvert, aux environs de l’âge de dix ans, en l’empruntant à la discothèque de la Part-Dieu, à Lyon, parce que la pochette aux biches m’avait envoûté. Je l’ai redécouvert à 20 ans, avant le sublime Smile, exhumé plus tard par Brian Wilson. Et puis, de mes années de jeunesse, dans l’ébullition post-punk, je retiens au plus haut rang Elvis Costello, avec ce miracle : je disais à mes amis que je rêvais d’entendre Costello avec un quatuor à cordes, et les Juliet Letters sont arrivées en 1993, exauçant ô combien mon vœu avec le Brodsky Quartet. Enfin, je ne peux pas ne pas mentionner les Nits qui, au-delà des albums sublimes, dont Ting est à mon sens le sommet, est le plus grand groupe de scène que je connaisse, d’une poésie rare et modeste, d’une qualité d’exécution incomparable. Urk témoigne de ce don de la scène. Toute cette pop est en anglais, et cela présente un grand avantage pour moi. Etant d’un niveau assez médiocre en anglais, les paroles ne viennent pas faire obstacle à la musique, à l’émotion brute qu’elle vient susciter, sans passer par l’analyse (ce qui est très salutaire pour un cérébral comme moi).

Avec la musique, ce fut la lecture. J’ai eu la chance de savoir lire très jeune, et de lire des livres d’adultes à partir de 5 ou 6 ans. Mais, il m’a fallu attendre trente ans pour faire une découverte qui a modifié mon rapport à la littérature, le transformant d’une boulimie au demeurant passionnée, à un rapport existentiel avec un auteur. Cet auteur est Julien Green, que m’a fait découvrir Michka Assayas, et qui, pour la première fois, m’a fait ressentir qu’un écrivain était venu écrire pour moi. De cette œuvre singulière, je retiens, parce qu’il faut en dégager un, L’Autre, qui est mon roman préféré. J’ai pu témoigner de ce lien unique entre un lecteur et un auteur, dans ce que je considère comme mon livre le plus personnel, La Nuit comme le jour est lumière (Le Cerf, 2022), qui est un essai littéraire très à part dans ma production. Il aura fallu attendre l’année 2023 pour que je ressente un même choc littéraire, avec la découverte du romancier japonais catholique Shūsaku Endō, dont je ne citerai ici que le roman Scandale. Comme Green, c’est par un ami, le philosophe Denis Moreau, que je l’ai découvert. L’amitié est essentielle dans le passage des œuvres et fait changer les trajectoires des existences par ce qu’elle donne à aimer. D’ailleurs, ma meilleure amie (car je crois aux amitiés homme-femme), Dominique, est comme moi une greenienne accomplie.

Le cinéma est arrivé plus tard car il m’avait été interdit dans ma jeunesse. J’ai découvert, étudiant, un univers inconnu, mais, là aussi, il a fallu que j’attende trente ans, pour, toujours sur les conseils d’un ami, Jean-Marc Régent, que j’aille découvrir Bergman, lors de la légendaire rétrospective du Saint-André des Arts. Comme avec Green, j’ai compris ce jour-là que j’attendais du cinéma qu’il m’explique l’énigme que j’étais à mes yeux. Bergman est celui qui m’a fait comprendre ce qu’il y avait au plus intime de moi. Je mettrais au premier rang Les Communiants, dont j’ai toujours pensé que c’était un film qui ne rompait pas avec la religion, comme l’a répété paresseusement une critique, pour le coup atrophiée par des œillères en partie coupables. En découvrant les Carnets de Bergman, tout récemment publiés en français, je me suis aperçu que ma lecture de ce film était aussi la sienne ! Le cinéma pour moi est l’art du passage de la grâce, celui de rendre visible l’invisible comme l’a théorisé André Bazin. Dès lors Bresson (Pickpocket), Dreyer (Ordet) ou Malick (The Tree of Life) ont rejoint Bergman dans mon panthéon. Je suis redevable à mon ami Yves Coll de m’avoir fait connaître autant de réalisateurs qu’il m’avait fait connaître de groupes pop lorsque nous étudions à Sciences-Po.

La dernière passion « intellectuelle » est un peu d’un autre ordre, puisqu’il s’agit de l’histoire des idées politiques, discipline « impure » comme le disait encore Bazin pour le cinéma, trop historique pour les philosophes et trop conceptuelle pour les historiens. C’est pour cela que je l’aime et que je l’enseigne, car la compréhension des choses est toujours et conceptuelle et historique (d’où la puissance de la thérapie analytique que je connais bien). En plus de quarante ans de lectures, mon carré d’as est composé de La Politique d’Aristote, montrant que l’homme est naturellement un animal politique, de La Cité de Dieu d’Augustin, distinguant clairement le politique et le religieux (contrairement aux idées reçues), de De la démocratie en Amérique de Tocqueville (montrant la force irrésistible et les risques de la démocratie pour la liberté) et de l’œuvre contemporaine de Alasdair MacIntyre, dont j’ai eu la joie d’éditer en français le grand livre politique, L’Homme, cet animal rationnel dépendant. L’histoire des idées politiques a également une place particulière pour moi puisque 4 de mes 9 livres sont des livres d’histoire des idées. Comprendre cette histoire de la pensée est aussi, et profondément, une manière de me comprendre, de saisir d’où je viens, et peut-être où nous allons, mais cela est moins certain ! Disons que je me définis comme un moderne qui est persuadé que les ressources de la pensée classique sont indispensables pour sauver la modernité politique. Je l’ai compris notamment en lisant les articles essentiels de Joseph Ratzinger dans la revue Communio, celui même qui deviendra Benoît XVI et qui a été essentiel, avec Julien Green, dans ma compréhension intime de ce qu’était la foi chrétienne qui est la mienne et qui est le centre de ma vie.

J’aimerais terminer sur deux ouvertures plus légères. Car j’ai deux autres passions. Tout d’abord le vin, et là aussi, il y a une histoire d’amitié, avec mes amis Parcé, vignerons en Collioure et en Maury. Le rouge du domaine Augustin et la cuvée Terres Nouvelles blanc du domaine de la Préceptorie sont ceux que j’aime le plus, car je suis un inconditionnel du grenache rouge et du grenache gris, ainsi que des terroirs où sont implantés ces vignoble, qui sont les plus sudistes de France !

Enfin, comment ne pas citer, au chapitre des émotions, celles que nous apporte la communion dans les grandes épreuves sportives. La victoire du Blaireau, Bernard Hinault, aux championnats du monde 1980, celles de l’équipe de France de football dans les coupes du monde 1998 et 2018, et la remontée fantastique de Floria Guei dans le relais 4×400 m des championnats d’Europe d’athlétisme, à Zurich en 2014, m’ont fait vibrer comme peu de moments dans ma vie !

François Huguenin
Juin 2024


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Mes Essentiels pour Stereographics par François Huguenin
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Marianne Vergé

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LES ESSENTIELS DE MARIANNE VERGÉ

Du thé, mais pas n’importe lequel : boire plusieurs tasses de thé m’est absolument indispensable le matin. Mes préférés sont le Earl Grey que l’on trouve chez Mariage Frères, au Palais des Thés, chez Bacquié à Toulouse ou encore à la Maison Arostéguy à Biarritz. Sur la photo, c’est le “Wedding Imperial” de Mariage Frères, un thé noir avec un parfum subtil de chocolat et de caramel. Enveloppant et réconfortant..

J’ai découvert la bière “IPA” lors d’un récent séjour à NY et j’en suis devenue accro. Je ne bois pas de vin, alors mes amis (ceux qui me connaissent bien !) ont la gentillesse de me réserver une petite bouteille de bière lorsqu’ils m’invitent à dîner.

Ce poste de radio lecteur CD me suit depuis mes années étudiantes, l’époque des premiers CD. Je ne me résous pas à m’en séparer. Le son est très bon et il a un lecteur K7 au cas où je voudrais un jour ré écouter celles que je n’ai pas jetées. J’écoute beaucoup la radio. J’adore qu’on me raconte des anecdotes sur des groupes et des chanteurs, comme le fait Michka Assayas sur France Inter. J’ai écouté bien sûr Bernard Lenoir pendant des années, et plus récemment, feu l’émission de Vincent Théval “Label Pop”.

Je ne suis pas fétichiste mais cette boîte vidée de ses biscuits corses contient les billets de tous les concerts que j’ai vus. Le plus ancien, c’est Elton John en 1984, le dernier en date c’est Grandaddy, un de mes groupes préférés.
Entre les deux, j’ai gardé comme tout le monde des souvenirs impérissables, entre autres The Cure à Toulouse en 1985, House of Love à Lille en 1993, Dominique A + Divine Comedy à Strasbourg en 1994, Radiohead à Rock en Seine en 2006…

Deux disques m’ont particulièrement marquée : “Aladdin Sane” de Bowie découvert vers 11 / 12 ans, un peu avant la déferlante “Let’s dance”. Bowie, c’est une histoire familiale. Je me suis rendue compte des années plus tard que c’était également le cas chez plusieurs amis. Il a été à une époque une sorte de fil conducteur dans mes amitiés. Bref, une star qui pour beaucoup d’entre nous est mêlée à l’histoire intime.
“Psychocandy” de Jesus & Mary Chain a été un autre de ces disques importants, ceux qui marquent le passage à une autre période de la vie (j’aurais pu citer aussi un disque des Smiths). L’écouter me procure aujourd’hui autant de frissons que lorsque j’avais à 16 ans.

Une assiette pour illustrer le pays basque où j’aime de plus en plus me rendre, où la “douceur de vivre” n’est pas un cliché. Tout y est beau, doux et agréable : les villages, les paysages de mer et de montagne, la cuisine, la météo, ses habitants… Il y a aussi un très bon cinéma à Biarritz, le Royal.

Cette boîte de bonbons est décorée avec une affiche ancienne de Soulac-Sur-mer (33780), une jolie station balnéaire du Médoc – c’est aussi une commune qui a connu un petit essor économique fin XIX° / début XX° – qui m’évoque des souvenirs d’enfance et d’adolescence lumineux. Une partie de ma famille y est née, y a vécu ou y vit encore. Hélas, je n’ai plus trop d’occasions d’y aller..

Mon tapis de Yoga. Cette discipline est pour moi essentielle, je la pratique depuis une vingtaine d’années. Le Yoga compte parmi ses innombrables bénéfices celui d’éveiller les sens… voir ci-dessus.

Marianne Vergé
Avril 2017

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My essentials for Stereographics by Marianne Vergé
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