Parfois, un disque envahit votre quotidien comme par effraction. Rien ne vous y avait préparés et vous ne pouvez pas vous empêcher d’y revenir.
The King of Misery m’hypnotise depuis quelques jours. C’est le premier véritable album (après deux Eps) de Daudi Matsiko, songwriter britannique d’origine ougandaise. Un album incroyablement fragile et spirituel. Désarmant. D’une clarté fulgurante, d’une honnêteté saisissante, un album qui mord au cœur.
10 chansons feutrées, chuchotées, caressées… Un chant comme une confession, porté par les cordes à peine effleurées d’une guitare, un harmonium discret, le souffle enfumé d’un saxophone, une chorale d’ami(e)s ou encore le bruissement d’une texture synthétique.
Chaque note, chaque syllabe, brille par sa présence ou par son absence ; un incroyable et délicat dialogue entre la musique et l’âme de son auteur, dont on ne sait plus bien au fil des écoutes qui accompagne l’autre.
Je ne peux m’empêcher de penser à John Coltrane, à cet équilibre entre douceur, douleur et puissance, folk, soul et jazz. The King of Misery, comme un murmure salvateur dans le bruit de fond du monde.
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Pascal Blua
16 Mars 2024
Plus d’informations sur Daudi Matsiko
linktr.ee/daudimatsiko
soundcloud.com/hellodaudi
The King of Misery est paru le 19 janvier 2024 sur le label Really Good
Merci à Emmanuel Delaplanche (et son indispensable émission radio, Trémolo Le Laboratoire) pour la découverte de ce disque.