LES ESSENTIELS DE FRANÇOIS GORIN
1. [Carry On, Jeeves by P.G. Wodehouse] Pelham Grenville Wodehouse (1881-1975), auteur anglais exilé aux Etats-Unis en 1947, a créé, avec le jeune rentier oisif Bertram Wooster et son valet personnel Jeeves, le duo comique le plus génial de toute la littérature mondiale. Schéma typique : Wooster se met dans des embarras (sentimentaux, familiaux), dont le sauve la perspicacité de Jeeves, au bout de moult péripéties. PGW nous a laissé 99 livres et je les ai tous lus.
2. [Playtime, Jacques Tati] Le plus beau film du monde. Jacques Tati l’a achevé en 1967, ruiné. Il a bien failli y laisser sa peau. En 2002, une version restaurée de Playtime a été projetée dans le grand auditorium Louis-Lumière au festival de Cannes. J’en suis sorti en larmes, alors que M. Hulot avait juste raccompagné une amie américaine à l’aéroport.
3. [Five Leaves Left, Nick Drake] Le plus beau disque du monde. J’ai découvert l’existence de Nick Drake deux ans après sa mort (le 25 novembre 1974, d’une surdose d’antidépresseurs), grâce à un article assez sibyllin de Philippe Garnier dans Rock & Folk. Quelques mois après, son premier album est entré chez moi. Un éblouissement qui ne m’a jamais quitté.
4. [Bob Dylan – Writings and Drawings] La bible de mes 17 ans. Tous les textes des chansons de Dylan (plus les notes de pochettes), jusqu’en 1971. C’est l’édition anglaise de 1973. Je la trimballais un peu partout. C’était pour voir les mots qu’il chantait, pas pour les lire comme des poèmes qu’ils n’étaient pas, et pas non plus pour les comprendre. J’aimais bien ses dessins aussi, d’un Picasso enfantin.
5. [photo] Une simple image du bonheur passager.
6. [Scott – The Collection 1967-1970] Dans ce coffret tardif, les cinq trésors que j’avais mis des années à réunir sous leur forme originale (vinyle 33T) dans une vie précédente. Révélée par fragments au début des années 80, la musique de Scott Walker n’a cessé de me hanter jusqu’à devenir l’objet d’une fièvre complétiste. Même à travers un livre chroniquant cette obsession, je n’en ai pas fait le tour.
7. [figurine pelotari] Un fétiche de hasard. Figurant le vague regret de n’avoir jamais pratiqué la pelote basque, éternel sujet de fascination (le fronton, les tenues blanches, les gestes comme chorégraphiés). Les séances de jokari solitaires sur la plage ou la digue du Val André n’en auront été qu’un bien pâle ersatz. Reste heureusement le tennis.
François Gorin
Mars 2025
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Mes Essentiels pour Stereographics par François Gorin
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