Bertrand Lapicorey

Visuel créé à partir d’une peinture de Carmen Herrera (b. 1915), Green and Orange, 1958
De Bertrand, je ne sais finalement que peu de choses. Nous correspondons de manière épistolaire, lui à Londres, moi à Paris autour de notre passion commune pour les chansons de Mick Head. J’ai avant tout le souvenir d’une discussion téléphonique inattendue en pleine randonnée savoyarde (il y a quelques années, sans doute après la sortie du EP “Artorius Revisited” de Michael Head & The Red Elastic Band) et de ses compliments à propos de mes réalisations graphiques pour Violette Records. Quelques semaines plus tard, je recevais dans ma boite aux lettres un ouvrage personnel de Bertrand, jeu de piste photographique dans les rues de Londres, où sont disséminées et dissimulées des chansons des Pale Fountains, de Shack et des Strands. Nous avons failli nous rencontré lors d’une exposition à la Cité de la Musique à Paris, nous nous sommes ratés un matin ensoleillé à la Tate de Liverpool et je crois même un soir de concert à Londres… De Bertrand, je ne sais donc que peu de choses. C’est bien pour cela que je lui ai demandé de participer à cette série. Je n’en sais finalement pas beaucoup plus. — Pascal Blua

LES ESSENTIELS DE BERTRAND LAPICOREY

“ Demandez-moi mon film, mon disque préféré, les livres que j’emporterais sur une île déserte, ou les choses dont je ne pourrais pas me passer (le fameux “jamais sans mon/ma/mes…”) et instantanément je me tétanise comme le hérisson, le lièvre, le renard, le sanglier, la biche, la chèvre, le cerf, le chamois, ou le bouquetin (je suis bien évidemment complètement indécis question totem animal) la nuit pris dans les phares d’une voiture. Mon cerveau se fige avant de repartir au ralenti, c’est en général le moment où après un long silence gêné je sors des noms qui me passent par la tête en poussant un soupir de soulagement, équivalent à une sortie d’apnée, une fois la tâche accomplie.
C’est dire ma réaction quand j’ai reçu un email de Pascal Blua me proposant de participer à son projet des “Essentiels”. Incapable de choisir comme dans une pièce de Corneille, de trier ou de réduire à l’essentiel, j’ai fini par faire une liste touffue, baroque, de bric et de broc, de lieux, de films, de livres, de disques et d’artistes qui cartographient mon univers et jalonnent mon parcours toujours en mouvement, poussé par la découverte, la curiosité, l’échange et le partage. Elle me dévoile autant qu’elle me dissimule, c’est peut-être pour ça qu’elle est très longue.

Bertrand Lapicorey
Juin 2017

Plus d’informations sur Bertrand Lapicorey
www.facebook.com/bertrand.lapicorey
culturismeblog.com

My essentials for Stereographics by Bertrand Lapicorey
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Visuel créé à partir d’une peinture de Carmen Herrera (b. 1915), Green and Orange, 1958.
Acrylic on canvas  (152,4× 182,9 cm). Collection of Paul and Trudy Cejas © Carmen Herrera

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