J’ai croisé Alain pour la première fois en octobre 2014 dans les loges du Point Ephémère. Nous étions tous les deux là pour rencontrer Gruff Rhys. Moi pour l’interviewer, lui pour le photographier. J’ai tout de suite été intrigué par son appareil photo. Un Leica. Toujours un bon signe à l’heure du tout numérique.
Intrigué, quelques jours plus tard, je me suis lancé à sa recherche via internet. J’ai été bluffé par son univers, allant au delà des portraits d’artistes ou des photos de concerts. Il s’en dégageait une dimension de reportage. Il faut voir ses photos de fans devant les salles de concert, de roadies, ou bien d’instruments posés sur le côté de la scène. Mais Alain a surtout un regard. Il ne part jamais en session les poches bourrées de pellicules. Certaines fois il ne prend que 5-6 photos, pourtant rien n’est à jeter. Ce n’est pas pour rien que son travail est régulièrement relayé par des artistes comme Angel Olsen, Lambchop, The Limiñanas etc.
Depuis cette première rencontre, nous nous sommes liés d’amitié. Nous travaillons même ensemble régulièrement. Rien ne pouvait mieux résumer son univers que ce vinyl des Beach Boys, une des ses grandes passions avec les Beatles dont il collectionne les premiers pressages, et ses appareils photos qui le quittent rarement. Il aurait pu ajouter son vélo, qui pour moi symbolise sa liberté. Car Alain est un électron libre qui se déplace au gré de ses passions, toujours à la recherche de cet instant privilégié entre lui et son sujet. — David Jégou