Edouard-Jean Dupressoir

My essentials for Stereographics by Edouard-Jean Dupressoir
« – Tiens, il paraît que Robert Smith est mort !
– Heu, pardon mais c’est une rumeur… » sont, sans doute, les premiers mots échangés avec Edouard au début des années 80.


Depuis, Doudou (pour les intimes) a toujours été là, comme seuls les vrais amis peuvent l’être, attentif, disponible, bienveillant, généreux, pardonnant mes écarts et relevant mes moments de bravoure. Nous avons traversé une vie d’amitié « en faisant », bien avant nos premiers pas professionnels jusqu’à aujourd’hui. Edouard a été mon client, mon compagnon de voyage, le chanteur d’un de mes improbables groupes… Et plein d’autres choses.
Quant à moi, j’ai toujours été son plus grand « supporter ». Ainsi et par exemple (parmi une longue liste), je l’ai aidé à encourager Marc Seberg puis bien tard à ressusciter artistiquement Philippe Pascal (pour finalement pleurer sa disparition). J’ai admiré sa création musicale : une Mademoiselle Arnaud, personnage bien trop intense à vivre, ou son sens du collectif artistique pour l’organisation d’un Rififi aux Batignolles. J’ai surtout été ébloui par sa galerie d’art, incroyable lieu d’exposition à Barcelone. Cette « galería de arte » singulière reflétait son goût du « Beau », toujours subtile et original, différent et pourtant accessible au plus grand nombre.
Je lui dois tellement et j’attends toujours impatiemment notre prochaine aventure.
Entretemps, je m’en vais écouter un bon « Judy Henske » … qu’Edouard, grand connaisseur de la chose musicale – parmi ses nombreuses autres trouvailles – m’a, un jour, fait généreusement découvrir.
— Marc-André Francart (Paris, Mars 2023)

LES ESSENTIELS D’EDOUARD-JEAN DUPRESSOIR

C’est en écoutant « Immortels » d’Alain Bashung que je démarre ces quelques mots pour le mythique rendez-vous des Essentiels / Stereographics orchestré par Pascal Blua. Beaucoup de souvenirs, d’émotions fortes, de sensations indélébiles resurgissent …et parmi elles, certaines que j’ai eu la chance de partager avec mon cher Pascal.

Ces traces d’images, de sons, de lives, de textes sont pour moi d’abord celles des artistes que j’admire.  J’ai toujours voulu rencontrer mes idoles et parfois, j’ai eu le plaisir de croiser leur chemin, partager des instants fugaces ou au long cours.

Mon kaléidoscope de bric et de broc, monté un peu à l’ancienne, rassemble ces quelques objets épars qui m’accompagnent toujours et ces quelques histoires vécues au gré des amitiés qui durent.

Pascal m’a ouvert tant d’horizons musicaux alors que nous étions étudiants. Pale Fountains, Orchestre Rouge, Kas Product…la liste est longue des vinyles et des cassettes pirate.

Je me souviens de cette virée au Printemps de Bourges, à contre sens sur l’autoroute, pour aller découvrir le spectacle Autres Chants de Marc Seberg. C’était en 85.  

J’animais à l’époque une émission de rock dominicale sur Radio Fugue à Compiègne dans l’Oise. Un matin pluvieux de cette année-là, on avait débarqué à l’hôtel Régyns Montmartre avec Pascal et toute une bande copains pour interviewer les musiciens de Marc Seberg.

L’été suivant, sur un quai face à Saint Malo, je rencontrais Pierre Thomas, alias Mato (légendaire batteur de Marquis de Sade, Marc Seberg, Frakture et Privates Jokes) sur son zodiac. Puis ce fut la rencontre avec Philippe Pascal…

…Et la création de Plans sur la Comète (nom imaginé par Frank Waroc) : c’était le premier fan club de Marc Seberg.

Il fallait que je fasse des choses autour et pour ces artistes qui font toujours partie de mon quotidien, comme des frères et des sœurs d’une famille rêvée. Et j’espère ne pas en rester là.

Ce qui amène tant bien que mal un artiste à créer m’a toujours inspiré. Cette liberté audacieuse et dangereuse qui anime et consume.

Quelques Rencontres d’Audace pour exposer des artistes contemporains complétement inconnus grâce aux catalogues et aux flyers dessinés par Pascal Blua.

Quelques concerts du Festival du Rififi aux Batignolles à Paris qui ont vu Philippe Pascal & The Blue Train Choir remonter sur la scène du Théâtre Le Méry en septembre 2004.

Avec Marc-André Francart, graphiste et musicien à la curiosité illimitée, on a édité un CD collector du Blue Train Choir qui recèle l’ultime chanson écrite par Philippe Pascal avec ses « Garçons perdus » :  Tonio Marinescu, Pierre Fablet et Goulven Hamel. C’était le titre « With Me Now ».

Quelques chansons écrites et produites avec Mademoiselle Arnaud, pour toucher un peu du vertige et de la fragilité de la chanteuse qui se lançait.

Puis ce fut la réalisation d’un vieux rêve : ouvrir une galerie d’Art en plein Barcelone pour mélanger des artistes barcelonais comme Perico Pastor, Isao Llorens et des artistes français comme Nathalie Salé, Valea Djinn, Charlotte Puertas, Véronique Lafont, Thibault Jeanson et Vincent Bousserez entre autres.

Le New York de Paul Auster et Lou Reed, le cinéma de Masumura et de Wim Wenders et les Apsaras des temples d’Angkor m’ont fait voyager immobile ou dans la moiteur khmère.

Le disque « What Ever Happened to Alain Z Kan » et ses chansons poisseuses m’ont longtemps fasciné. La musique inclassable de Philippe Hurel et des compositeurs.rices de son ensemble Court- Circuit m’ont fait partir très loin. Sans oublier les quatre jeunes hommes de Joy Division qui restent en fond sonore permanent.

Le festival des Femmes s’en mêlent et le concert de The Organ à la Maroquinerie en avril 2006 m’ont permis de rencontrer, par la musique du hasard, Cécile.

Edouard-Jean Dupressoir
18/03/2023, Barcelona

Plus d’informations sur Edouard-Jean Dupressoir
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Les Essentiels (Making-of)
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