Mathieu Persan

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LES ESSENTIELS DE MATHIEU PERSAN

Livre /La couleur du souvenir” de Geoff Dyer
Je ne suis pas un grand lecteur. Toujours est-il que ce livre est peut-être celui qui m’a le plus touché. Sans doute parce que son propos me parlait particulièrement à l’époque où je l’ai lu.
C’est l’histoire d’une bande d’amis à Londres dans les années 80. Pas vraiment marginaux, pas voyous, mais juste inadaptés pour le monde « normal » qu’on leur propose. Je ne l’ai pas relu depuis longtemps, mais je me souviens du style particulier de Geoff Dyer, de la musique omniprésente, des images, des couleurs, de l’humour. Il a aussi écrit un autre roman, qui se passe Paris dans le XIeme arrondisement, que j’avais beaucoup aimé. Incontestablement, c’est un livre qui m’a beaucoup marqué.

Disque / The Divine Comedy – Casanova
Difficile de parler simplement de ce disque, tant Neil Hannon est une personne d’une importance capitale dans ma vie. Cela peut passer pour un propos un peu adolescent, mais ma vie n’aurait pas été la même si je n’avais pas connu sa musique.
J’ai découvert The Divine Comedy vers 18 ans, à une période où je n’étais pas très bien dans ma peau. Voir qu’un petit irlandais, composant et enregistrant ses chansons presque seul, pouvait produire une musique si brillante et capable de me parler avec tant de justesse, d’humour et d’ironie, a été une véritable inspiration.
Cette soif de reconnaissance, qu’on peut sentir dans ses trois premiers disques, cette posture de séducteur qu’il prend dans Casanova, quand il semble avoir pris sa revanche sur le monde, cet apaisement teinté de mégalomanie dans les disques suivants, m’ont poussés. Après tout, peut-être que moi aussi je pouvais faire quelque chose.
Cela faisait longtemps que je n’avais pas écouté ses disques mais dernièrement, je me suis replongé dedans. L’émotion est intacte. En dehors d’avoir l’impression de retrouver une époque lointaine, j’ai à nouveau trouvé, 20 ans après, des phrases qui m’ont parlées comme jamais. Une résonance parfaite avec des événements que je vis. Je crois que Neil Hannon m’accompagnera toute ma vie. J’aimerais bien, un jour, prendre un café avec lui juste pour lui dire ça !

Audrey Hepburn
Regardez Vacances Romaines, Breakfast at Tiffany’s, Funny Face, Sabina et il n’y a pas grand chose à ajouter. Audrey Hepburn, c’est l’incarnation de l’élégance et de la bonté. A la fois, brillante à l’écran et tellement généreuse et portée vers les autres dans la vie, elle était quelqu’un de tout à fait exceptionnel. J’ai découvert ses films grâce à une chanson de The Divine Comedy (A Woman of the World sur l’album Casanova qui raconte l’histoire de Breakfast at Tiffany’s).
Toujours à cette période de pleine construction, vers 20 ans, je me souviens m’être inventé une vie. J’avais régulièrement rendez-vous avec elle. Nous allions au cinéma ensemble dans le quartier Latin regarder ses films. A l’époque, il n’y avait pas Spotify ou Deezer, et j’avais trouvé par hasard, chez un disquaire d’occasion ce disque sur lequel se trouve la version de Moon River qu’elle chante juste accompagnée d’une guitare dans Breakfast at Tiffany’s. J’avais l’impression d’être le seul au monde à posséder ce disque. En plus d’avoir Audrey au cinéma, je l’avais aussi à la maison. Le bonheur.

Ordinateur / Souris
L’élément central de mon activité aujourd’hui. Je ne vis pas de l’illustration, j’ai un travail alimentaire qui me prend beaucoup de temps. Du coup, être mobile, avoir toujours sur moi mon ordinateur, me permet de travailler à ma passion dés que j’en ai le temps. J’aime travailler dans différents endroits. C’est très inspirant. On devrait tous travailler dans des cafés, je suis sur que tout irait mieux !
J’ai une relation affective à cet objet. J’ai été élevé dans une sorte d’angoisse du lendemain, où la stabilité absolue était fondamentale. Un travail stable et « normal » étant un des éléments centraux. Mais, je n’ai jamais adhéré à ce principe ; depuis la première minute où j’ai mis les pieds dans une grande entreprise, mon souhait a été d’en sortir. Ça fait presque 15 que je me bats pour ça. Sortir de ce système aliénant et absurde.
Il y a un an, mon activité de graphisme s’est mise à me prendre plus de temps. J’ai eu besoin d’un ordinateur pour travailler entre midi et 14h, et ma mère m’a fait un gros chèque pour m’aider à le payer. Une vraie marque de confiance, qui m’a terriblement touchée et même libéré. Une façon de dire, « je te fais confiance, fonce ». Ma mère n’est plus là aujourd’hui, mais je fonce, et j’essaye de tendre vers mon idéal : ne plus dépendre d’un employeur, être indépendant, et vivre libre.

Embouchure de trompette, médiator, balais de batterie
La musique a toujours été un élément fondamental dans ma vie. Écrire des chansons, les enregistrer, les jouer sur scène, tout cela a occupé une grande partie de ma vie entre 18 et 27 ans. Sans renier ce que j’ai fait à ce moment là, il est vrai que j’ai pris beaucoup de recul par rapport à tout cela.
L’amour de la musique est toujours intact, cette passion pour les instruments, cette volonté de toujours vouloir en apprendre de nouveaux ne m’ont jamais quitté. Du coup, il y a trois ans je me suis mis à la trompette et à la batterie, pour un projet de comédie musicale. Au final, je ne maitrise aucun instrument parfaitement, très loin de là ! Mais je sais en jouer suffisamment, pour prendre du plaisir et créer ce que j’ai envie de créer.
Au final, je joue de la guitare, du piano, de la basse, de la batterie, de la trompette, de la clarinette, du sax… mais j’ai de moins en moins de temps pour m’amuser, avec tout ces jouets formidables !

Papier, crayon et café
Les illustrations, ça commence toujours par un croquis sur du papier blanc bien lisse avec un (bon) café. J’utilise des criteriums Pentel 0,7, que je charge avec des mines bleues par pur snobisme.
La phase de recherche est une des plus intéressante. On cherche, on tourne autour de l’idée, on réfléchi, c’est un vrai exercice, autant intellectuel qu’artistique. Et puis, l’avantage énorme, c’est que dessiner, on peut le faire partout, même dans l’open-space d’une société côté en bourse.
Il y a 5 ans, je ne savais absolument pas dessiner. J’ai tout appris au bureau ! Pareil avec le logiciel Illustrator, l’outil que j’utilise sur ordinateur pour faire mes images. J’ai appris sur des tutoriaux en ligne. Internet, c’est quand même formidable. Quel que soit ce qu’on veut apprendre, il y a presque toujours quelqu’un quelque part qui a écrit un article ou fait une vidéo pour expliquer comment faire !

New York
La ville qui a attisé tout mes fantasmes depuis ma tendre enfance. Jusqu’à il y a 3 ans, j’étais totalement paniqué à l’idée de prendre l’avion. Et puis, j’ai réussi à prendre le dessus.
Je me suis donc rendu à New York et que dire… Cette ville est fascinante. Une bête gigantesque en perpétuel mouvement, aussi insalubre que moderne, aussi violente que chaleureuse.
Et puis New York, pour un petit français, c’est tout l’imaginaire qui va autour. C’est se promener dans des films, vivre une autre vie. C’est l’Art Déco partout, dans les moindres détails. Une source d’inspiration infinie.

Comédie musicale (au Châtelet)
Je ne me souviens plus de la première comédie musicale que j’ai vu là-bas… Ce que je peux dire avec certitude, c’est que c’est en sortant d’un spectacle comme celui-ci, que j’ai su ce que je voulais un jour faire dans ma vie. Cette sorte d’accomplissement absolu qu’on a tous, mi-fantasme, mi-réel pour lequel on serait prêt à tout.
J’y travaille depuis 4 ans maintenant. J’ai écrit le scénario, les chansons et fait les images d’une comédie musicale illustrée qui se passe à New York dans les années 30. Je travaille avec la société de production Camera Lucida sur ce projet. Même, si le fait de monter ce projet sur scène n’est pas à l’ordre du jour, c’est un projet qui m’anime plus que tout. Si j’ai un rêve, ultime, ce serait de pouvoir m’asseoir un jour au premier rang des corbeilles, parfaitement au centre, au théâtre du Châtelet et assister à ma comédie musicale. Rêvons encore plus, Neil Hannon pourrait y tenir un rôle !
Je regrette tellement aujourd’hui, de voir que les créations de ce genre de spectacles ne vont que vers la basse variété. A part le Châtelet, qui ose monter avec un talent inouï,  les joyaux du Broadway des belles années, la comédie musicale est devenue un genre de variété TF1.

Costa Café
La carte de fidélité du Costa café, élément fondamental ! Je vais souvent y travailler sur le boulevard des italiens. C’est en face de mon travail alimentaire, le café y est bon, les gens sympas, c’est très propre et confortable. Bref, l’endroit parfait pour aller travailler sur des projets qui ont du sens, pendant la pause syndicale. Attention toutefois, prévoir un casque, la playlist y est absolument insupportable (mais j’en ai touché deux mots au manager.

Gonzaï
Je ne peux pas séparer Gonzaî de son fondateur, Thomas. Je dois énormément à notre collaboration. Lorsque j’ai commencé à travailler sur ma comédie musicale illustrée, j’ai proposé à Thomas de faire des dessins pour Gonzaï. Quelque mois plus tard, il m’a appelé et m’a dit : « il reste un page dans le prochain Gonzaï, fait ce que tu veux mais c’est pour dans deux jours ».
De fil en aiguille, nous avons collaboré de plus en plus souvent et un jour je me suis décidé à lui parler de mon projet. Il m’a convaincu de commencer à en parler. Sans lui, je n’aurais jamais rencontré toutes les personnes qui m’aident à essayer de faire exister ce projet.
Par ailleurs, Thomas m’a fait confiance sur Gonzaï pour faire les couvertures et pas mal d’illustrations intérieures. Cette visibilité a été déterminante pour mon activité. Je peux dire que sans Gonzaï, je n’aurais pas la vie que j’ai aujourd’hui.

Reza – Tornado
J’ai rencontré Reza un peu par hasard sur Facebook car il souhaitait illustrer son nouvel album, Tornado. Il m’a contacté, nous avons déjeuné ensemble et j’ai tout de suite été sensible à sa démarche, son disque, son envie. Il m’a dit « Je veux quelque chose de différent, je fais de la musique avec mon coeur, et ça me fait de la peine qu’elle finisse dans une boite en plastique impersonnelle.”  J’ai été très touché qu’il pense à moi.
Je sais ce que c’est que de faire un disque et je sais que le visuel est très important. C’est le premier contact qu’on a avec la musique et c’est fondamental de servir au mieux l’atmosphère. Au final, j’ai créé un boitier en bois, qui fait aussi office de cadre dans lequel on peut présenter l’illustration que l’on souhaite, car chaque chanson a été illustrée. C’est un projet dont je suis très fier. Du vrai artisanat, tout a été fait à la main. Les boitiers ont été découpés au Laser dans un Fablab, les défonces pour insérer le disque ont été faites à la main par mon père et ensuite, j’ai procédé au montage et au marquage de chaque boitier, un par un.
Ce mode de fonctionnement correspond vraiment à un genre d’idéal : plus besoin d’usines, de sommes d’argent gigantesques, juste beaucoup d’envie, des idées, des gens qui travaillent ensemble dans le but final de créer un bel objet.

Montre
J’adore les vieilles montres. J’aime le design des années 40/50. Le fait que le mécanisme soit manuel, et, ce mouvement si particulier de la trotteuse, qui donne au temps un côté plus vivant que cet inquiétant battement du quartz.
Et puis la montre, évidement, c’est le temps. Et plus j’avance en âge, plus il semble s’accélérer et plus j’ai la sensation que chaque seconde est comptée. Il y a tant de choses que je veux encore faire, apprendre, tant de lieux que je voudrais visiter, qu’il n’y pas une seconde à perdre.


Mathieu Persan
Février 2016

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Album Colors of The Year (2015)

Traditionnellement, en fin d’année, les classements musicaux fleurissent : le top des albums incontournables, des plus belles pochettes, des meilleures ventes, etc…

Deux jeunes designers brésiliens ont eu, pour leur part, la bonne idée d’effectuer un classement chromatique d’une sélection de pochettes d’albums parus en 2015. Une idée pas si saugrenue, lorsque l’on connait l’importance des tendances couleurs, dans les domaines de la mode, du marketing ou du commerce.
Démarche marketing assumée, parti pris artistique du designer ou simple évocation de la “couleur” musicale de l’album, à vous de deviner !

Cette sélection est présentée via un site internet albumcolors.com, qui déroule une mosaïque de pochettes. En cliquant sur chaque pochette, on découvre le nom de l’album et de l’artiste, mais aussi un code à 6 chiffres qui identifie la couleur dominante de la pochette.

Et, comme les deux designers ne font pas les choses à moitié, vous pouvez retrouver une playlist Spotify “A Song By Color“, avec une chanson extraite de chaque album de la sélection.

 


Album Colors of The Year, un site de Zé Felipé et Marcos Rodriguez

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Candice Nguyen

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LES ESSENTIELS DE CANDICE NGUYEN

           1- Tout ce qui figure hors cadre (finalement)
le bleu du ciel et solaires les éclats de rire des amis, des enfants
abondante la lumière sur le mur à la fin du jour et le sel sur la peau : la mer toujours recommencée cette
contemplation quotidienne du crépuscule qui saisit le ciel et la ville, jamais ne se répète mais toujours
module le fil des pensées et l’espace du soir qui vient (une à une les lumières des immeubles qui
s’allument, les conversations et les vies qu’on imagine reprendre, là, au chaud, sous nos yeux)
l’air dans les branchies et les brasses coulées,
nager nager débusquant les poches d’eau froide dans la mer chaude
un paquebot à l’horizon qui s’éloigne, d’autres au matin qui arrivent (l’importance de la vue de chez soi
comme un des signes rappelant cet essentiel : l’ouverture de soi sur le monde et le monde qu’on accepte
de laisser rentrer à l’intérieur de soi)
le dédale des villes portuaires et les scintillements le long de la côte
et les balades citadines ici et là, et là (cf. audio en bas de page)
le vent —
le vent qui détend la fatigue sous crâne et adoucit, réveille ou rend fous les coeurs (c’est selon) ;

           2- la musique en permanence qui se déploît et occupe tout l’espace, depuis les grands classiques aux projets qui se font aujourd’hui, à la maison, dans la rue, dans le train, tout le temps, partout, les concerts et festivals comme rendez-vous ;

           3- des livres et des mots en pagaille, l’impossibilité de n’en retenir qu’un, essentiel que cela soit en pagaille ;

           4- de quoi photographier le temps, les états de lumière et les gens — compact de préférence ;

           5- les accessoires constituant : noir sur les yeux et rouge sur les ongles, les perles et l’insolence autour du cou, les lunettes (les plus grandes du magasin de préférence), le perfecto — la ventoline ;

           6- les clés du 2 roues, traverser la ville d’un bout à l’autre en toute liberté ;

           7- le passeport… toujours prête au départ ;

           8- le café noir fumant au matin, le citron vert qui le précède ;

           9- un film : le Doulos de Melville (et l’addiction pour Belmondo jeune) ;

           10- des revues contemporaines permettant de poser des mots sur nos tentatives de déchiffrer ce monde et de nous donner quelques clés pour continuer ;

           11- des baskets en pagaille (ce pourrait être des boots aussi) ;

           12- le piano délaissé (donc absent de l’image), et pourtant vital ;

           13- le travail des artistes, publiés, exposés, soutenus ;

           14- l’ordi… et sa connexion web, porte ouverte sur tant, et creuset de mon écrilire ;

           15- essentiel, que la vie soit tout ce bordel qui déborde…


– Autopsie du bordel –
de haut en bas, gauche à droite.

(2) (13) Oiseaux-Tempête – Debut

(2) Godspeed You ! Black Emperor – f♯a♯∞
(2) (13) Valparaiso with Phoebe Killdeer – Winter Sessions
(2) A Silver Mount Zion – He has left us alone but shafts of light sometimes grace the corner of our rooms
(3) Carte postale du CiPM, « Pour écouter l’étoile de Copernic »
(2) Crosby Stills Nash & Young – Four way street
(2) Neil Young – Live at Massey Hall 1971
(13) Hélène Pé, « Snark », oeuvre originale
(1) Enfant – Pirate
(3) Carte postale représentant une répétition de « Coléoptères & Co » de Bernard Heidsieck par Paul-Armand Gette – 1964
(3) Hervé Guibert, Photographe, Texte de Jean-Baptiste Del Amo
(3) Hervé Guibert, L’image fantôme
(10) Revue Le Tigre
(10) Revue L’Impossible
(14) Ordinateur portable Pomme
(2) The Legendary Tigerman – Femina
(2) Nikolai Lugansky – Rachmaninov, piano concertos nos. 1&3, Birmingham symphony orchestra Sakari Orano
(3) Carte postale du CiPM, « marseille[e]s »
(3) Patrick Boucheron & Mathieu Riboulet, Prendre dates, Paris, 6 janvier-14 janvier 2015
(3) Patti Smith, Just Kids
(3) André Velter, L’Arbre Seul
(3) Louis-Combet, Blesse, ronce noire
(3) Hervé Guibert, Fou de Vincent
(3) Eugène Savitzkaya, Marin mon coeur
(3) Jean-Philippe Toussaint, Fuir
(3) Marguerite Duras, Les Yeux bleus cheveux noirs
(3) Herman Hesse, Description d’un paysage
(3) Jean-Christophe Bailly, Le Versant animal
(3) Jean-Christophe Bailly, Panoramiques
(3) Jean-Michel Maulpoix, Chutes de pluie fine
(3) Jean-Michel Maulpoix, Un dimanche après-midi dans la tête
(3) Nicolas Bouvier, Journal d’Aran
(3) Jacques Dournes, Forêt, Femme, Folie
(3) Vassili Golovanov, Eloge des voyages insensés
(3) Pierre Bergounioux, Carnet de notes
(3) Rifaat Sallam, Pierre flotte sur l’eau
(3) Hervé Guibert, Le Mausolée des amants, Journal 1976-1991
(3) Philippe Jaccottet, Paysages avec figures absentes
(3) Dimitri Bortnikov, Repas des morts
(11) Paire de baskets new-yorkaises avec son petit #pointlune
(5) Collier de perles du Vietnam, « Insolence » (parfum), « Hypnôse Star eyes – Saphir noir » (ombre à paupières « étincelante & sophistiquée » , sic !) « Captain 750 » (vernis à ongle rouge)
(8) Tasse à café, citron vert
(3) Philippe Jaccottet, Oeuvres Pléiade
(4) Appareil photo numérique
(7) Passeport
(5) Ventoline
(4) Appareil photo argentique
(5) Perfecto
(5) Lunettes de vue et solaires
(9) Le Doulos de Jean-Pierre Melville
(6) Clés du scooter
(2) Lecteur mp3
(2) The Legendary Tigerman – Naked Blues

(Support : fauteuil vintage de ma regrettée voisine de palier R. Félicité T., 1921-2016)



Candice Nguyen
Février 2016

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www.candice-nguyen.com
www.plateformag.com
www.nuitetjour.xyz

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Three Steps to Heaven

Après la superbe tournée “Un Soir de Septembre” qui a suivi la sortie du nouvel album de The Apartments “No Song, No Spell, No Madrigal”, Peter Milton Walsh est de retour en trio, pour une nouvelle tournée française, baptisée “Three For The Road”.
Peter sera accompagné par Natasha et Antoine du groupe Grisbi, déjà présents sur la précédente tournée. Ils se produiront sous une facette plus intimiste et acoustique, pour interpréter une sélection de titres de The Apartments.

“Three For The Road”
Spring Tour 2016 :
15 avril : Salle Doussineau (Chartres)
16 avril : St Lo (Eglise de Ste Suzanne sur Vire)
17 avril : La Ferme d’en Haut (Lille – Villeneuve d’Ascq)
18 avril : Café de la danse (Paris)
19 avril : La Lune des pirates (Amiens)
20 avril : Le Tremplin (Beaumont – Clermont Ferrand)
21 avril : Théâtre Denis (Hyères – Toulon. Dans le cadre du festival Faveurs de Printemps)
26 avril : Marche Gare (Lyon. Soirée Le Petit Bulletin Live)

Line Up : Peter Milton Walsh, Natasha Penot et Antoine Chaperon
Son : Robin Dallier

Poster Tour
Artwork by Pascal Blua / Photographies par Jérôme Sevrette


Plus d’informations :
www.microcultures.fr
www.03h50.com/the-apartments

Elian Chrebor

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LES ESSENTIELS D’ÉLIAN CHREBOR

Dix objets.
Qui représentent des instants que j’ai aimés, que j’essaie de reproduire.
Des échanges, des rencontres.

La photographie est bien sûr présente. Qu’a-t-on trouvé de mieux pour les figer, ces instants ?
J’ai posé mon appareil. Un petit reflex sur lequel j’adapte de vieux objectifs. Il y a aussi cette carte postale d’un dodo naturalisé. C’est la première de mes photos que j’ai souhaité, que j’ai osé partager. Elle m’est revenue un jour, retouchée par le peintre Dominique Spiessert. J’étais fou de joie !

Pas loin de la photo, il y a la musique.
Le jazz en particulier.

Le jazz, c’est une façon d’être. La virtuosité au service de la déconstruction, de la reconstruction, de l’improvisation. On ne sait jamais où on va, mais on sait que le voyage sera sujet à découvertes. Plus que les musiciens, c’est leur musique que j’essaie de photographier. Ce qu’ils en font, comment ils la ressentent.

La photo, c’est aussi les voyages. L’Iran, cet Orient fantasmé par mes lectures occidentales. La douceur d’Ispahan, les jardins de Fin à Kashan. C’est un pays changeant. Une jeunesse séduisante et des contrastes dérangeants.

Deux autres livres sont posés là. Voyage au bout de la nuit. Parce que Céline, comme Montherlant, Cioran ou Duras, fait partie de ces écrivains qui m’accompagnent depuis 30 ans. Et puis un recueil de poésies de Verlaine, magnifiquement relié.
Sans être bibliophile, j’aime les beaux livres. Ceux qui ont une histoire. Les grands papiers. Les envois. Les illustrés. Roger Bezombes fait partie des illustrateurs qui me touchent. J’étais très heureux de chiner cette carte de vœux lithographiée.

Le portrait en pied de Marinetti m’a été (aban)donné par Bobig. J’ai participé, sans le vouloir, à la création de cette peinture. Bobig est sans conteste le plus grand artiste contemporain du dimanche ! J’aime sa perception de l’art et de la création : “L’Art c’est n’importe quoi et c’est tant mieux.”

En guise de point final, une tasse à café.


Elian Chrebor
Février 2016

Plus d’informations sur Elian Chrebor :
elianchrebor.fr
www.facebook.com/elian

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Nick Halliwell

AU DÉBUT

Quels sont tes premiers souvenirs musicaux et/ou graphiques ? La première pochette dont tu te souviens et le premier morceau qui t’a vraiment touché ?
Nick Mes parents ne possédaient que deux LPs pop :  Help! et Rubber Soul. J’adorais ABBA – et je les adore encore. Les albums ABBA (celui avec SOS et Mamma Mia) et Arrival étaient probablement les premiers disques que j’ai achetés moi-même, sur cassette, en 1975/1976.
D’ailleurs, lorsque j’ai travaillé sur Once More From The Top (l’album de The Granite Shore – Ndr), je me suis rendu compte à quel point je suis influencé par ABBA, surtout par cette période-là et des morceaux tels que SOS, Knowing Me, Knowing You. Ce sont des chansons écrites en sections – KMKY en comporte une demi-douzaine dans les 90 premières secondes. Il est clair que ces disques-là m’ont touché lorsque j’avais 11-12 ans et je les écoute encore.

Y a t’il des événements où des personnes qui ont influencé ton parcours ?
Nick Forcément oui… Il y a des disques qui ont matériellement influencé ma vie. L’exemple le plus clair est The Revolutionary Spirit de The Wild Swans. Je l’ai acheté en 1982, il est sorti plus ou moins en même temps qu’un disque que j’avais fait. Je l’adorais. Il n’y a pas eu de suite jusqu’à la sortie de l’EP Peel Session en 1986. Des années plus tard, j’ai rencontré les auteurs et ils sont devenus de bons amis. J’ai commencé Occultation en 2008 parce que je voulais publier deux disques : English Electric Lightning de The Wild Swans et Tomorrow morning, 3 a.m. de The Granite Shore. Nous les avons enregistrés ensemble, avec les mêmes musiciens et j’ai joué de la guitare sèche sur la chanson The Coldest Winter For A Hundred Years de The Wild Swans.
Même scénario pour The Distractions. J’avais acheté leurs disques en 1978-80 et j’ai intégré le groupe en 2010. Ce groupe est une véritable famille. Occultation m’a donné l’opportunité de travailler avec pas mal de gens que j’admire énormément, comme les Wild Swans et les Distractions. Je suis très fier que la première personne qui m’a demandé de produire un album soit Martin Bramah. L’influence de The Fall (à leurs débuts, surtout en 1978) est énorme sur toute ma génération de musiciens. C’était un groupe vraiment indépendant, qui faisait les choses de leur propre manière.

Les 3 premières références du label Ocultation Recordings
Les 3 premières références du label Ocultation Recordings

Selon toi, les cultures visuelles et musicales actuelles sont-elles toujours un facteur d’identification pour les adolescents, comme ont pu l’être le mouvement punk ou la house par exemple ?
Nick Je ne connais pas beaucoup d’adolescents mais… non, il est clair que ce n’est plus la même chose, ce qui est normal, les choses ne sont jamais les mêmes. L’adolescence de la génération de nos parents n’avait rien à voir avec la nôtre. Pendant une période assez courte, même pas 50 ans, la musique qu’on aimait était identitaire. On ne parlait pas d’aimer la musique mod, hippie, punk, etc. on était mod, hippie ou punk. C’était tribal.

“Pendant une période assez courte, même pas 50 ans, la musique qu’on aimait était identitaire. On ne parlait pas d’aimer la musique mod, hippy, punk, etc. on était mod, hippie ou punk. C’était tribal”.

GRAPHISME ET MUSIQUE

Certains mouvements musicaux ont accordés une place essentielle à l’image et au graphisme. Es-tu sensible à cet aspect “visuel” de la musique ?
Nick Hmm… Y suis-je sensible ? Oui et non. En fait, je ne suis pas du tout une personne visuelle. Ma vue est assez mauvaise. Un ophtalmologiste m’a dit : “vous n’avez pas de vision tridimensionnelle…” et je me suis rendu compte que, en effet je vois le monde à plat, ce qui explique pas mal de choses… Le monde, pour moi, est une pochette d’album !
Je n’ai jamais appris à conduire, car je ne comprenais jamais comment les gens voyaient les choses qui arrivaient de côté, quand moi je ne les voyais pas. Mon sens premier est l’ouïe, pas la vue et je suis donc beaucoup plus sensible aux mots et aux sons. Par contre, même si je n’ai pas tendance à considérer les choses d’un point de vue visuel, c’est pour moi une composante essentielle. C’est-à-dire que pour moi cela fait partie d’un tout, je ne considère pas le visuel de manière isolée. L’art dépend du contexte. Il ne suffit pas d’une série de notes musicales, ni même de les jouer sur tels ou tels instruments. Pour apprécier cela d’un point de vue artistique, il nous faut un ensemble de repères et surtout un narratif.

“L’art dépend du contexte. Il ne suffit pas d’une série de notes musicales, ni même de les jouer sur tels ou tels instruments. Pour apprécier cela d’un point de vue artistique, il nous faut un ensemble de repères et surtout un narratif”


En tant que songwriter et musicien, quelle importance et quel rôle accordes-tu à une pochette ?

NickUn des problèmes avec la dématérialisation des arts en général est justement cette perte de certaines valeurs. Une fois, quelqu’un m’a écrit en disant “je viens d’acheter un de tes CDs, mais la pochette est très fine, j’ai peur qu’elle ne se casse. Pourquoi n’as tu pas mis cela dans une boîte en plastique comme tout le monde ?” J’ai répondu “Justement. Il faut le traiter avec du respect et prendre soin de l’objet”.
Il y a cette perte de contexte dont j’ai déjà parlé. Avec un disque vinyle, le public a plusieurs sources pour nourrir son imagination : il y a la musique, bien sûr, mais aussi des images à une échelle raisonnable, ce qui permet une certaine subtilité, on peut y ajouter des textes… Avec un CD, on peut le faire aussi, mais jusqu’à un certain point…
Une fois qu’on dématérialise les arts, on perd ce contexte… et certains arts en souffrent plus que d’autres. Le roman, peut-être, en souffre un peu moins, dans son format numérique, car il est possible d’y ajouter du contexte autrement. En fait, ce n’est pas étonnant que les séries TV deviennent plus compliquées – à la manière des romans du 19ème siècle – quand les autres arts sont de moins en moins complexes.
Nous ne luttons donc pas forcément contre la dématérialisation en soi, mais contre cette idée que le public ne tolère pas de choses complexes. Qu’il n’a envie que de choses simples, qu’il préfère la soi-disante “convivialité” du MP3, à la complexité et l’aspect physique d’un album vinyle.
Par contre, en terme logistiques, le “retour” du vinyle nous cause des grands problèmes de timing. En 2008, lorsque j’ai commencé le label, on pouvait terminer un disque au mois de janvier et 6 semaines plus tard on avait les disques dans les mains. Aujourd’hui, avec le vinyle, il nous faut presque 6 mois.

“Avec un vinyle, le public a plusieurs sources pour nourrir son imagination : il y a la musique, bien sûr, mais aussi des images à une échelle raisonnable, ce qui permet une certaine subtilité, on peut y ajouter des textes…”

ARTWORK

La pochette doit-elle être une véritable réflexion sur la mise en images de la musique où une démarche purement artistique ?
Nick La pochette d’un disque n’a qu’un seul devoir : être la pochette de ce disque et d’aucun autre. Comme je l’ai dis précédemment, nous ne dissocions pas les questions musicales, techniques, esthétiques, pratiques, cela fait partie d’une même démarche générale.
Cette démarche varie un peu d’un disque à autre ; il y a des disques où l’on cherche une image qui reflète assez littéralement le disque – par exemple, The End of the Pier de The Distractions. Cela a été le plus rapide de tous : Steve (Perrin) m’a dit le titre, sur le coup, j’ai trouvé une image de Blackpool Pier en lui disant “quelque chose un peu comme ça, non ?” et il a répondu “ça y est, on a la pochette”. Cinq minutes maximum.
Avec d’autres disques, c’est moins littéral. Pour Once More From The Top de The Granite Shore, j’avais une idée depuis des mois, mais au dernier moment, nous n’avons pas pu la réaliser. Alors, Jim (Donnelly) m’a envoyé des photos et dès que j’ai vu celle de l’arche avec la neige, je me suis dit “tiens, c’est cela…”. Cette image est un peu floue, mais quand même très exacte, et j’ai pensé qu’elle irait parfaitement avec la musique. Ce n’est pas littéral mais c’est exact.

“La pochette d’un disque n’a qu’un seul devoir : être la pochette de ce disque et d’aucun autre”.

Quelles sont tes attentes vis à vis de la personne (artiste, graphiste, photographe, etc..) avec laquelle tu collabores sur une pochette ?
Nick Dans la plupart des cas, les concepts pour nos pochettes sont des collaborations entre moi et l’artiste (en supposant que je ne sois pas l’artiste moi-même) plutôt qu’avec un graphiste.
Parfois, l’artiste a des idées bien concrètes sur ce qu’il souhaite. Dans ce cas, je ne fais pas grand-chose, je dis simplement : « OK, il y a certains éléments qui doivent aller sur tous nos disques, mais à part cela tu es libre… ». Ensuite, je trouve des moyens de réaliser cette vision, et de la faire coller avec la vision globale du label.
Notre approche n’est probablement pas classique : nous ne passons pas de commande à un graphiste. En fait, le travail du graphiste chez nous, est surtout de mettre en forme et de réaliser l’idée. Lorsqu’on travaille avec un peintre ou un photographe, on puise en règle générale dans son œuvre existante. On n’a pas vraiment le budget pour faire des choses sur-mesure.

ARTWORK OCCULTATION RECORDINGS
Occultation Recordings — LP Artworks

Certains labels indépendants, comme 4AD ou Factory Records, ont eu des signatures visuelles très fortes avec des graphistes “stars”. Un label doit-il avoir un univers visuel et graphique qui lui est propre ?
Nick Oui, à mon avis. Certains labels ont une identité propre, d’autres ne sont que le cumul de leurs disques/artistes. Ce sont surtout les labels indépendants qui ont une identité graphique.
Dès le début, cela faisait partie de ma stratégie pour Occultation. Si tu regardes les disques que nous avons sortis, chaque artiste a son univers visuel à lui, mais ils font tous partie de l’univers global du label. Des peintures de Ged (Quinn) figurent sur les disques de The Wild Swans. Beaucoup de nos autres pochettes utilisent des photographies de Jim (Donnelly). Les disques de The Distractions sont tous en noir et blanc. On essaie toujours de garder une cohérence pour chaque artiste.

HALL OF FAME

Selon toi, quels sont le ou les éléments (photographies, typographies, message…) qui font une bonne pochette?
Nick L’important c’est que ça “colle” avec le disque. Par exemple, tous les albums ne demandent pas une pochette double (gatefold sleeve). Nous en faisons même assez rarement, en fait. En général, chez Occultation, nous préférons une pochette simple, avec une pochette intérieure imprimée.
J’aime bien quand les disques d’un artiste ont quelque chose de familial… C’est assez rare, en fait, mais c’est quelque chose que nous essayons de faire. Lorsque nous commençons à travailler avec un artiste, je lui demande de choisir une typographie et de s’y tenir.

LE TOP 5 (DES PLUS BELLES POCHETTES)

Il m’est très difficile de dissocier la pochette, du disque, car cela forme un ensemble. En fait, il me serait plus facile de faire une liste d’albums que j’adore, mais qui ont des pochettes affreuses. Mais essayons, un peu au hasard…

Zior Zior (Nepentha, 1971).
L’album est un peu décevant, mais la pochette est géniale. J’adore le format vertical – je pourrais facilement ne choisir que cela. J’ai un original de ce disque introuvable. En fait, il s’agit d’un des rares cas, où j’adore une pochette qui ne colle pas vraiment au contenu.

Quatermass Quatermass (Harvest, 1970).
A mon avis, c’est la meilleure pochette réalisée par le collectif de graphistes Hipgnosis. Et, cette fois-ci, le disque est à la hauteur de la pochette.

Emmylou Harris Wrecking Ball (Grapevine, 1995)
Sans doute, mon album préféré. J’adore les pochettes en noir et blanc (ou, dans ce cas, presque en noir et blanc) et j’adore aussi le fait, qu’Emmylou s’était teint les cheveux en gris. C’est le seul de mes choix qui provient de l’époque CD et une des rares pochettes CD qui fonctionne bien selon moi. J’ai aussi la version vinyle de ce disque, qui est introuvable et la pochette est encore plus belle.

Shirley and Dolly Collins Love, Death and the Lady (Harvest, 1970)
Encore une pochette au format vertical… La typographie est parfaite, la photo des soeurs Collins est sobre, les détails décoratifs sont superbes…

Isaac Hayes Black Moses (Enterprise, 1971).
Il faisait attention à ses pochettes, M. Hayes… Il y a aussi l’album “live” avec les fenêtres… J’aime le titre de cet album, la forme en croix… et c’est encore une pochette au format vertical !

TOP5_OCCULTATION RECORDINGS_1


Nick Halliwell
Janvier 2016

Plus d’informations sur Nick Halliwell :
www.occultation.co.uk
www.facebook.com/OccultationRecordings
www.facebook.com/nhalliwell

Éric Auv

My essentials for Stereographics © Eric Auv

LES ESSENTIELS D’ÉRIC AUV

Si je pouvais résumer ma vie, ça tournerait autour de la photographie, de la musique, de la nourriture et des pandas.

La photographie
Débutons par là, j’ai commencé à m’intéresser et à faire un peu de photo quand j’ai découvert l’existence d’un labo photo argentique au sein de ma fac de Pharmacie à Paris 5. J’ai commencé à faire quelques photos de concerts, à les développer et les tirer moi-même ! Faute de temps et de place, je ne fais plus de tirage, mais j’aimerai en refaire un jour !
Ce que j’aime, c’est les vieilles mécaniques…j’aime les vieux appareils, les polaroids, les chambres, les toy-cameras ! Sur la photo, deux appareils que j’adore : le Polaroid SX-70, tellement beau et chouette appareil, et une Graflex Crown Graphic, dont je me sers pour faire du 4X5, pratique pour utiliser une chambre à main-levée grâce à son télémètre ! J’aime aussi mon Pentax 67, mon Polaroid 180, mon Yashica mat 124…
Je pourrai en parler longtemps, je dis souvent que photographe est l’un des plus beaux métiers au monde. J’aimerai aussi me lancer prochainement dans le tirage au collodion… J’admire Diane Arbus, Mary Ellen Mark, Elliot Erwitt, Steve McCurry, Vivian Meier, Gilles Caron, Martin Parr…. Je mets en ligne quelques photos analogiques sur mon site et des photos numériques sur mon Tumblr.

La musique
Beaucoup de choses à dire aussi, on va aller à l’essentiel. Guitariste à la base, mon ami et “frère” Sylvain B. m’a demandé de jouer de la batterie dans son projet ALGO. Je n’ai jamais pris de cours de batterie. J’ai plus ou moins “appris” en regardant Dave Grohl et John Bonham, puis plus tard Jim White et Neil Morgan. Je suis très fier de notre EP, the Misunderstanding. ALGO, c’est comme une 2ème famille pour moi, mais je ne sais pas si ils le savent, hahaha !!!
J’écoute énormément de musique, quelques vinyles pour résumer rapidement ! Nevermind de Nirvana, la base pour moi, Lift your skinny fists like antennas to heaven de Godspeed You! Black Emperor, disque qui m’a poussé à explorer beaucoup d’autres styles musicaux. Mon album préféré de 2015, Divers de la fée Joanna Newsom et enfin Fold Your Hands Child, You Walk Like a Peasant de Belle and Sebastian, impeccable disque de pop.
Ce dernier disque me permet de parler de mes origines sino-khmers. Je me suis “récemment” intéressé à la culture musicale de mon pays des années 70. Mélange de musique traditionnelle cambodgienne et de musique “occidentale” qui était captée à l’époque sur les ondes radio du Vietnam. Cela donne un mélange très authentique, mis en valeur dans cette très belle compilation Dengue Fever presents: Electric Cambodia, regroupant des artistes que mes parents écoutent encore: Sinn Sisamouth, Ros SereySothear, Pan Ron…. Et de ce fait, je me suis mis à lire tout ce que je pouvais sur cette tragique période des Khmers Rouges qui a décimée toute une génération. Je lis actuellement le livre de François Ponchaud Cambodge Année Zéro, missionaire français qui a été l’un des premiers à témoigner de l’horreur…

La nourriture
On me dis souvent que je suis chiant quand j’ai faim! C’est vrai ! J’adore manger (avec des baguettes) et faire à manger. Là encore, c’est très inspiré de l’Asie du Sud-Est et des saveurs de ma mère qui est une excellente cuisinière, la meilleure du monde même ! Je suis gourmand, et j’aime bien accompagner un repas avec du bon vin, avec une préférence pour les Bourgognes et les Vins du Languedoc-Roussillon. J’adore aussi la bière haha…

Pour le reste, le jean noir Cheap Monday et les Chelsea Boots constituent la base de mes tenues, j’ai au moins 5 jeans comme ça identiques (!!!) et rien de mieux que ces bottes, aussi vite mises que retirées! Et mon porte-carte, toujours dans la poche droite de mon jean.


Eric Auv
Janvier 2016

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My essentials for Stereographics by Eric Auv
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