David Cairat

My essentials for Stereographics © David Cairat
La première fois que j’ai rencontré David, c’était dans son salon. Il s’en dégageait une atmosphère de sérénité rationnelle, de confort efficace, un espace rassurant dans lequel on aurait volontiers posé son ordinateur le temps d’un après-midi, avec la certitude d’accomplir de grandes choses. Le premier album de Flotation Toy Warning coulait dans l’air et le café dans nos tasses. On a discuté et la confiance s’est très vite invitée à la table. C’est aussi là que nous nous sommes revus ensuite, au milieu d’une petite foule de gens venus assister à la prestation intimiste de John Cunningham. Transformé pour cette occasion, et pour toutes celles que David a su provoquer depuis, en salle de concert intimiste à la programmation sans faille, ce même salon est devenu un lieu de musique, lieu de rencontres, lieu un peu magique de grâce suspendue en plein cœur du tumulte urbain. Il n’y a pas de hasard par hasard, comme dirait Pascal Blua, c’est aussi dans ce salon que vivent ses essentiels présentés ici. Et si vous les voyez en vrai un jour, c’est que vous êtes en train de passer une soirée que vous n’êtes pas prêts d’oublier.” —  Jean-Charles Dufeu

LES ESSENTIELS DE DAVID CAIRAT

“J’ai choisi d’introduire chacun de mes essentiels par un extrait de chansons qui me tiennent à cœur et qui expriment à leur façon le sens ou l’importance que ces essentiels revêtent à mes yeux, un peu comme des haïkus musicaux.”

Ma pile de livres rock
“Our aspirations… are wrapped up in books”.
Extrait de: “Wrapped up in books” par Belle and Sebastian, sur l’album: “Dear Catastrophe Waitress”.

“Écrire sur la musique, c’est comme danser (sur) de l’architecture. C’est quelque chose de très stupide.”  Cette phrase attribuée à Frank Zappa m’a toujours interpellé. Comment (d)écrire l’indicible : la ligne de basse de Joy Division, le motif d’une fugue de Bach, ce moment dans le concert qui te prend aux tripes ?  Qu’elles soient écrites avec passion, bonne ou mauvaise foi, maladresse, en quelques lignes sur un blog ou dans une exégèse de centaines de pages, je ne me lasse pas de lire les émouvantes tentatives de ces auteurs, modernes Sisyphe au service de la cause musicale.

Mon horloge vinyle
« Le temps me laisse passer, je lui dis : après toi”.
Extrait de : « Après toi », par JP Nataf sur l’album : “Clair”.

Cet objet chiné à Londres est au croisement de deux de mes obsessions, le temps (ou plutôt la ponctualité) et la musique.  Je cours tout le temps pour être à l’heure. J’arrive non pas à l’heure pour le concert. Non pas à l’heure pour la première partie du concert. Non pas à l’heure pour l’ouverture des portes de la salle. J’arrive avant l’ouverture de la salle. Et j’attends. Patiemment. Remplacer “salles de concert” par (au choix) : gare, aéroport, cinéma … Ca fait des années que ça dure.

Mon chat
“Chat, Petit fauve, Dieu des alcôves”
Extrait de : « Chat », par Brigitte Fontaine sur l’album : « Les Palaces ».

C’est le plus récent de mes essentiels. Il s’est imposé à la vitesse de l’éclair. Une belle bête avec boîte à miaou intégrée et moteur à ronron en parfait état de marche.

Mon DVD de Phantom of the Paradise
“Dream a bit of style. We’d dream a bunch of friends. Dream each others’ smile. And dream it never ends”
Extrait de : « Faust », par Paul Williams sur la Bande Originale du Film.

Un essentiel qui intersecte plusieurs de mes passions : cinéma américain des années 70, rock, comédies musicales et modernes mythologies (Faust, Dorian Gray, Fantôme de l’Opéra). Baroque et inépuisable.

Ma machine à café
“Hope the morning coffee does the trick. Hope it clears my mind, makes the day more worth it”.
Extrait de: “Hymn for the coffee”, par Hefner, sur l’album: “Breaking God’s heart / Hefner Soul EP”.

Hefner … What else ? Cette chanson d’un de mes groupes cultes m’évoque mon addiction irrémédiable à la caféine. Depuis des années je ne peux me passer ni de l’un ni de l’autre.

Mon alliance
“This is a man’s world … but it would be nothing without a woman”.

Extrait de: “It’s a Man’s Man’s Man’s World”, by the Godfather of soul évidemment.
Le reste du texte de cette chanson m’a toujours semblé très macho mais la rédemption vient par cette phrase magique. Alors comment mieux conclure ces essentiels qu’en évoquant ma famille, et en particulier celle qui m’est essenti’elle ?

David Cairat
Avril 2018

Plus d’informations sur David Cairat
facebook.com/david.cairat

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